Tribune de Abdoulaye Dianda sur les manifestations culturelles et sportives

Ceci est une tribune libre du communicateur Abdoulaye Dianda, sur le sens des manifestations culturelles et sportives.

Pourquoi je me sens mal ?

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Je suis un promoteur de maracana depuis 16 ans.
À l’époque, c’est un tournoi de refus de la pensée unique.
C’était notre façon de refuser le diktat qui nous était soumis.
Et pour éviter de créer des soucis, nous avons fait le choix de jouer sans parrain ni patron.
Il n’y avait pas d’invitation pour des officiels.
Tout spectateur sur le terrain peut donner le coup d’envoi ou s’assoir sur la chaise, tant qu’elle est libre.
Alors, c’était un moyen d’exprimer notre divergence de vue politique et sociale.
Une autre voie, sinon d’autres voies d’éducation des masses étaient possible, à condition d’y croire.
Et la mayonnaise a pris parce-que nous avons des adeptes de plus en plus nombreux.

Aujourd’hui, la donne a changé. Nous avons dû changer le discours. Nous appelons à lier nos efforts au-delà des caveaux politiques pour créer une communauté où certaines préoccupations transversales exigent un engagement solidaire et constant, pour expliquer qu’il y’a un temps pour la campagne électorale et un temps pour la campagne de gestion de la cité commune.
Ça, c’est un message de personnes non élues qui se battent aux côtés de leurs semblables.

De nos jours, les manifestations sportives, culturelles, communautaires sont légions, avec des fortunes diverses.
Mais quel est le message que l’on renvoie aux populations ?
Généralement, ce sont des thèmes ronflants qu’on lit sur les banderoles, des personnalités fortes mobilisées, juste pour du folklore. Vous écoutez les discours, c’est plus décevant. Vous lisez le rendu des médias, c’est insipide. “Fin hier à Ouaga, début ce matin à Bobo-Dioulasso”, c’est le rituel des télé.

On ne peut pas continuer avec cette vacuité des manifestations dans notre pays. Le contexte national, à lui seul, s’y prête. L’éducation des masses, leur mobilisation pour les les causes nationales et nobles n’a pas d’endroits et d’époques pour qui connaît les exigences de l’oeuvre de construction nationale.
Et lorsque des élus nationaux, des ministres de la République prennent la parole au cours de certains événements pour ne laisser à la mémoire collective aucun message tangible et profond, il y’a véritablement matière à réfléchir. Sommes-nous vraiment en panne d’inspiration ou voulons-nous demeurer de piètres responsables politiques ?

Un aspirant au leadership ou un leader doit avoir en tout temps et en tout lieu public des mots qui résonnent même après son discours.
Il me semble que cette race de leaders est en pleine disparition, nous exposant au diktat du roi argent.
Pauvre de nous sans culture de valeurs et de principes d’actions, du moins sans saveur ni consistance !

Abdoulaye Dianda