Sitarail Bobo : la grève du comité CGT-B jugée illégale par la Direction générale

Depuis la matinée de ce mardi 25 octobre 2022, une grève de 120 heures est observée par le comité CGT-B/Sitarail Bobo. Ce, pour protester contre les conditions de vie et de travail des cheminots. Cependant, pour la Direction générale de la Sitarail, cette grève est illégale.

Contactée par la presse pour réagir aux 9 points de revendication du comité CGT-B et à l’annonce de la grève, la Direction générale de la Sitarail a, dans un écrit parvenu à ACTUALITE.BF ce 24 octobre, apporté un droit de réponse.

Ainsi, la Direction générale de la Sitarail estime que la grève de 120 heures est illégale. Pour elle, les responsables du Comité CGT-B n’ont pas respecté les étapes de conciliation et d’arbitrage requises dans la procédure de résolution des différends collectifs prescrite par le Code du Travail en ses articles 367 et suivants. «Par conséquent, cette grève annoncée est illégale, et la Sitarail se réserve le droit d’en tirer toutes les conséquences juridiques si elle venait à être mise en œuvre», mentionne le communiqué de la Direction générale de la Sitarail.

Réagissant au deuxième point de revendication du comité CGT-B relatif à “l’organisation mafieuse et coorompue du concours de recrutement d’aide-conducteurs”, la Direction générale de la Sitarail affirme que le lancement du concours en question a fait l’objet d’annonce par l’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi (ANPE) au Burkina Faso, et par l’Agence Emploi Jeune (AEJ) en Côte d’Ivoire. Elle qualifie donc les propos du Secrétaire général du comité CGT-B de diffamatoires. « Ces allégations visent à porter atteinte à l’image et à la réputation de la société, et engagent la responsabilité du syndicat, outre le fait qu’elles s’écartent d’un ton respectueux», ajoute-t-elle.

Concernant les motifs tirés de la conclusion des contrats à durée déterminée avec des travailleurs admis à la retraite, de la fermeture de certaines gares et de l’arrêt du train voyageur consécutif aux mesures étatiques, la Direction générale de la Sitarail fait savoir que ces mesures font suite à la pandémie de la Covid-19 et à la fermeture de la frontière.

La Sitarail rappelle que «toute entreprise a le droit d’employer une personne apte à offrir les services dont elle a besoin pour sa bonne marche, et cette situation ne saurait justifier une grève».

Sur le point relatif au non-fonctionnement des bascules de pesées sur le réseau, qui impacterait négativement le trafic, la Direction générale affirme que ce n’est pas juste, car, dit-elle, les «ponts-bascules» des gares de Treichville et de Ouagadougou (points de départ et d’arrivée des trains) sont bel et bien fonctionnels et permettent d’assurer le trafic en toute sécurité.

Enfin, le motif selon lequel le dialogue serait rompu entre le syndicat le plus représentatif et la Direction générale ne reflète pas la réalité, selon le second.

La Direction générale de la Sitarail dit continuer à privilégier le dialogue avec ses partenaires sociaux. En témoigne, relève-t-elle, la dernière concertation qui a eu lieu les 15 et 16 septembre 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire, avec la CGT-B et toutes les organisations syndicales de la Sitarail, sous l’égide des inspections de travail d’Abidjan et de Ouagadougou.

La Direction générale de la Sitarail rassure que d’autres rencontres de discussion seront convoquées incessamment, en vue d’une sortie de crise.

Gibran Millogo,

Corrrespondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest