Ouahigouya : La mine Riverstone Karma à l’écoute des communautés locales impactées par son projet

La première session de l’année 2024 du Comité de Suivi et de Liaison (CSL) de la mine de Riverstone Karma SA, filiale du Groupe Néré Mining SA, a eu lieu le jeudi 22 février 2024 dans la Salle des Fêtes de la mairie de Ouahigouya. Cette rencontre marque un moment majeur dans le dialogue entre la mine et les communautés riveraines impactées par son exploitation. A cet effet, plusieurs communications ont permis de dissiper certaines incompréhensions, d’évoquer les réalisations concrètes de la mine en faveur des populations et des collectivités, le contexte sécuritaire de la mine Karma et ses alentours, l’attribution, le rôle et la place des membres du CSL dans le fonctionnement de celle-ci et la nouvelle vision des relations communautaires de Riverstone Karma issue de la politique du Groupe Néré Mining.

Présidé par le Président de la Délégation Spéciale (PDS) de Namissiguima, Mohamadi Issoufou MAIGA, le CSL est composé de membres représentant les localités impactées, d’autorités locales et d’observateurs avertis et dévoués. Le Président est assisté de quatre vice-présidents, à savoir les PDS de Oula et de Ouahigouya, un représentant des populations impactées par le projet, et le Directeur Général de Riverstone Karma SA. Ce cadre vise à renforcer le dialogue et à favoriser un développement harmonieux et inclusif de la localité.

Le présidium avec le président du CSL à l’extrême gauche et les vice-présidents

Cette première session de l’année a connu la participation du Haut-commissaire et du Secrétaire Général de la province du Yatenga. Plusieurs autorités militaires, paramilitaires et administratives y ont également pris part.
Les participants au CSL venus des différents villages touchés par les activités minières, ont pu échanger avec les travailleurs et les dirigeants de la mine de Karma.

Plusieurs communications ont été livrées. La première a été faite par le Directeur de la Sécurité de la mine et a porté sur le contexte sécuritaire de Karma. La mine de Karma, a rappelé son chargé de sécurité, a subi en juin 2022 une attaque terroriste qui a provoqué des pertes en vies humaines, une destruction du matériel et la fermeture temporaire du site. En ces temps d’insécurité où la vigilance doit être de mise, il a exhorté les populations riveraines à informer la sécurité de la mine des activités qu’elles voudraient organiser sur le périmètre et aux alentours.

Les participants suivants les communications

Au cours de cette session, l’une des informations importantes données aux participants a été celle relative à la propriété de la Mine. Auparavant propriété de la multinationale Endeavour Mining, Riverstone Karma est depuis le début de l’année 2022 détenue à 90% par Néré Mining SA qui elle-même est en majorité détenue par des investisseurs privés burkinabè. Les 10% du capital restant de Karma sont détenus par l’Etat burkinabè.

Aussi, la grande majorité des employés de la mine sont des citoyens burkinabè. En effet, sur 350 employés actuels, 170 sont des ressortissants des localités directement impactées par la mine, 53 travailleurs sont ressortissants de la région du Nord, et 123 des autres localités du Burkina. En plus de ces travailleurs employés directement par la mine, Riverstone Karma SA compte sur son site 1110 autres travailleurs, employés des entreprises sous-traitantes et autres prestataires. Parmi eux, 478 sont ressortissants des localités impactées par la mine, et le reste des employés provient d’autres contrées. Ce qui témoigne clairement d’un réel engagement de Riverstone Karma en faveur des emplois locaux.

Dans son allocution, M. Daouda SOKODOGO, Directeur Général Adjoint chargé des opérations minières de la société, a souligné l’importance de ce CSL qui vient répondre aux préoccupations des communautés et qui offre l’occasion aux responsables de la mine de leur porter l’information juste et vraie. “Nous avons expliqué les activités pour mieux faire comprendre certains aspects économiques et sociaux de la mine de Karma, et apporter des éléments de réponse à certaines inquiétudes exprimées par la population impactée ”, a-t-il indiqué.

Daouda Sokodogo au micro

Dans le même registre, la contribution et l’utilisation du Fonds minier de développement ont été évoquées. La mine de Karma est en règle vis-à-vis de l’Etat et des communautés au titre de sa contribution au Fonds, ce qui est fort appréciable, au regard du contexte sécuritaire difficile dans lequel elle opère.

En clair, le Directeur Général Adjoint de la mine a informé qu’en 2023, Néré Mining a versé au titre du Fonds minier, 708 millions de Francs CFA. Elle devrait aussi reverser 7 milliards 885 millions de francs à l’Etat burkinabè comme impôts et taxes diverses.

Cette rencontre a été l’occasion pour les autorités communales de Namissiguima, Oula et Ouahigouya notamment, de communiquer et de porter à la connaissance de l’assistance les réalisations faites dans leurs localités respectives grâce à ce fonds alimenté par la mine.

Quant au Directeur des relations communautaires de la mine, M. Hassane SAWADOGO, il a parlé de la vision du Groupe Néré Mining pour les relations communautaires. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer la gouvernance locale pour favoriser un développement durable et inclusif. “Lorsque Néré Mining est arrivée à la tête de la mine de Karma, elle s’est fixée des objectifs ambitieux basés sur la vision des relations communautaires pour un développement durable et harmonieux de toute la région du Nord. Cette vision et ces objectifs visent principalement à renforcer l’intégration sociale avec les communautés. La mine ne peut pas se développer si elle ne se rapproche pas des populations impactées…”, a-t-il laissé entendre.

Hassane Sawadogo

En plus de cette proximité avec les populations, la société mène plusieurs actions pour le développement à la base et le renforcement de la sécurité. Les plus récentes, qui ont coûté à la mine 140 millions de francs en 2023, sont le soutien aux Forces de défense et de sécurité et aux Volontaires pour la défense de la patrie, l’octroi de micro-crédits à des femmes pour les soutenir dans leurs activités génératrices de revenus, l’adduction en eau potable pour certains villages, la réfection du Haut-commissariat du Yatenga, l’appui aux représentants de la province à la Semaine Nationale de la Culture (SNC) et des initiatives périodiques pour soutenir de manière multiformes les populations déplacées internes et appuyer des structures sanitaires de la province du Yatenga.

Ces actions sont hautement appréciées par les participants au CSL, qui ont aussi formulé des doléances. C’est le cas de Mme Aguiratou PORGO, ménagère et membre d’une association de femmes à Namissiguima, qui a plaidé pour un accompagnement de la mine en formation, et d’autres initiatives pour l’autonomisation des femmes.

Aguiratou Porgo

Les notabilités coutumières ont aussi témoigné leur reconnaissance à la mine pour les efforts déployés en ces moments difficiles. Ainsi, le chef coutumier de Rapougma n’a pas manqué de saluer les œuvres de l’entreprise dans sa localité. Pour lui, l’aide de la mine est déjà palpable. Il a néanmoins suggéré une implication de la société pour soutenir la population dans la culture de contre-saison.

Des notabilités présentes avec le chef de Rapougma à l’extrême droite

Au terme de cette assemblée, les participants ont salué les actions de développement local et le sens d’écoute de la mine. “Je voudrais faire une mention spéciale aux responsables de notre mine de Karma pour l’ensemble de leurs actions et interventions au profit de nos populations et de nos collectivités impactées… C’est aussi appréciable de voir que la mine communique toutes ces informations aux populations”, a déclaré le Président du CSL.

Les participants ont recommandé la relecture des textes régissant le CSL pour plus d’efficacité.

N. H. BAYALA
Envoyé particulier