Gouvernance du football : les arbitres burkinabè réclament des réformes rejetées par la FBF

Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi, les représentants de l’Union Nationale des Arbitres de Football (UNAF) et de l’Amicale des Arbitres du Fasofoot ont présenté leurs propositions visant à améliorer la structuration de l’arbitrage au Burkina Faso. Des propositions qui ont été rejetées par le Comité Exécutif (COMEX) de la Fédération Burkinabè de Football (FBF) dans le document final de la relecture des textes, selon ces organisations.

Dans la déclaration liminaire lue par l’arbitre Awa Ilboudo, les arbitres ont souligné les conséquences néfastes de la méthode actuelle de sélection du président des arbitres. Ils déplorent que cela ait entraîné des luttes de pouvoir et des clans nuisant à l’unité et à la carrière de nombreux arbitres prometteurs. “Cette façon de choisir le président des arbitres a plongé malheureusement depuis des années, certains doyens des arbitres dans des luttes de positionnement aboutissant à des clans qui ont contribué pourrir le milieu de l’arbitrage et à briser la carrière de beaucoup d’arbitres qui étaient pourtant promus à un bel avenir…”, a-t-elle indiqué.

Tour à tour, Alfred Simporé Président de l’UNAF et Seydou Belem, Président de l’AMAF, ont abondé dans le même sens. Ils ont indiqué que les propositions ont bel et bien été transmises à la commission chargée de la relecture des textes par leur représentant. Cependant, elles ont été balayées d’un revers de la main. Pour eux, le président actuel des arbitres est l’homme du président de la fédération. “Et le plus souvent, il n’a de compte à rendre à personne et travaille à soigner son image auprès de son patron au détriment du développement de l’arbitrage et des arbitres…”

De la gauche vers la droite : Alfred Simporé, Awa Ilboudo et Seydou Belem

Les arbitres ont insisté sur la nécessité de revoir le processus de désignation des responsables, déplorant que les présidents des Commissions Centrale et Régionales des arbitres soient choisis par les présidents du Comité Exécutif et des Ligues, ce qui peut générer des conflits d’intérêts.

Ils ont préconisé un changement inspiré de pratiques d’autres pays comme le Sénégal, le Cameroun et le Mali, où les arbitres peuvent élire leur propre président pour les représenter au comité exécutif. Cette proposition vise à renforcer l’adhésion des arbitres, à réduire les conflits et à promouvoir une gestion plus transparente et efficace de l’arbitrage au Burkina Faso.