Togo : les élections législatives et régionales ont lieu ce 29 avril

La campagne électorale bat son plein au Togo où se tiennent ce 29 avril les législatives et les régionales. 

Plus de 2000 candidats engagés dans la conquête des sièges à l’Assemblée nationale vont solliciter les votes d’environ 4,2 millions d’électeurs.

Ils voteront pour élire 113 députés, contre 91 en 2018. Les élections régionales seront les toutes premières dans ce pays divisé en cinq régions. Les régionales permettront d’élire 179 conseillers régionaux qui, avec les conseillers municipaux, éliront les sénateurs. 

Ces élections se déroulent dans un contexte tendu. Et pour cause ! L’Assemblée nationale a adopté une nouvelle Constitution à l’origine d’un bras de fer entre le pouvoir en place, l’opposition et la société civile.

Adoptée le 19 avril dernier avec 87 voix sur 87 députés présents dans une Assemblée nationale où le parti au pouvoir, l’Union pour la République (Unir), détient une forte majorité, la nouvelle Constitution supprime le suffrage direct pour choisir le président de la République et crée la fonction de président du conseil des ministres. La nouvelle constitution fait ainsi passer le Togo d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Les membres du parlement éliront désormais le chef de l’État, privé de toute prérogative, pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.

Le président du conseil des ministres, lui, sera élu au sein du parti majoritaire ou du regroupement de partis ayant la majorité à l’Assemblée nationale. La durée du mandat du Président du conseil des ministres n’est pas précisée. Cependant, elle serait liée à la durée de vie de la législature ou des coalitions telles qu’elles se feront au sein des 113 députés qui seront issus du scrutin de ce 29 avril.

Contrairement aux élections législatives de 2018 qu’elle avait boycottées, l’opposition a décidé de se mobiliser massivement cette année, dans un contexte où les manifestations prévues les 12 et 13 avril ont été interdites par les autorités. Elle ambitionne obtenir une majorité écrasante afin de restaurer la Constitution semi-présidentielle de 1992. 

Certains dans les rangs de l’opposition soutiennent que le président actuel, Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après son père, qui a occupé la même fonction pendant près de 38 ans, essaie de se maintenir au pouvoir au-delà de 2025. Avec l’adoption de la nouvelle Constitution, il viserait le poste de président du conseil des ministres. En 2019, le chef de l’État avait déjà réaménagé la Constitution, lui permettant de de briguer deux nouveaux mandats supplémentaires, en 2020 et 2025. 

Du côté du pouvoir en place, l’objectif n’est pas tant de s’accrocher au pouvoir. Le parti Unir estime que c’est le moment opportun pour stabiliser le pays et atténuer les tensions souvent observées pendant les périodes électorales présidentielles.

Saisie lundi par le député Gerry Taama, la Cour constitutionnelle togolaise a indiqué “qu’il n’y a pas lieu de statuer sur la demande”. L’avis de la Cour ne donnera donc pas lieu à un développement majeur avant la tenue du scrutin

Avec Anadolu