Résolution de la crise burkinabè : les 13 maximes d’Arnold Zongo

Dans la tribune qui suit, Arnold Zongo énumère “quelques éléments que la transition pourrait prendre en compte dans cette crise profonde que nous traversons” :

  • Nos autorités doivent tenir un langage qui rassemble les Burkinabè. L’exacerbation de la fracture sociale et la division au sein de l’armée sous le MPSR ne nous permettront pas de gagner cette guerre.

  • Les kidnappings, les abus de pouvoir, et les propos déplacés de certaines autorités, vont créer des frustrations qui finiront par nuire à la transition.

  • On ne résoud pas une crise économique en réduisant le pouvoir d’achat des travailleurs. Il faut trouver d’autres moyens.

  • Il faut mettre fin aux accusations lapidaires. Ni l’Occident, ni les regimes précédents ne sont la cause du terrorisme au Sahel. L’Etat burkinabè n’a pas pu mettre en place une politique de développement qui couvre l’ensemble de son territoire depuis les indépendances. Tous les grands chantiers de développement se sont focalisés sur Ouagadougou et, à la moindre exception, sur Bobo.

  • Il faut arrêter de faire croire que la guerre a commencé avec le MPSR2, et rendre un vibrant hommage à toutes nos FDS tombées, ainsi qu’à celles qui se battent depuis le début de cette guerre.

  • La transition doit revoir sa feuille de route et aller à l’essentiel. Il ne sert à rien de dépenser autant d’énergie sur d’autres projets politiques.

  • Personne ne nous a imposé le terrorisme. Le terrorisme s’est répandu au Sahel à cause des injustices sociales, des conflits non résolus depuis des décennies entre éleveurs et agriculteurs, la pauvreté accrue, le manque d’éducation, l’absence de l’Etat depuis un demi siècle dans ces régions….

  • Les armes ne peuvent pas résoudre une crise sociale. Les terroristes au Burkina sont en majorité des Burkinabè. Il faut donc préconiser d’autres mécanismes plus adaptés.
    L’Etat a le devoir de préserver la vie de nos populations, de nos soldats, et de nos VDP par tous les moyens.

  • La bataille lancée contre des OSC, les syndicats, la justice, les partis politiques, et certains individus est improductive. Il faut libérer la parole, et mettre en place un dialogue national afin que chacun y apporte sa contribution.

  • Il faut permettre aux médias d’exercer librement leur métier. La censure contre les médias a laissé place à toute sorte de désinformations. Les activistes ne sont pas habilités à faire le travail des journalistes. Si vous refusez aux journalistes d’informer le public, c’est ailleurs que les Burkinabè iront prendre leurs infos.

  • Il faut mobiliser des moyens colossaux auprès de nos partenaires pour lancer au plus vite un programme de développement à long et à court termes dans les zones affectées par le terrorisme. Pour cela, il faut revoir notre diplomatie vis-à-vis des institutions régionales et internationales. Vous ne pouvez pas fustiger tout le monde et vouloir qu’on vous aide.

  • Nous n’avons pas à chasser un partenaire et faire la courbette devant un autre. Dans cette lutte contre le terrorisme, nous avons besoin de diversifier nos partenaires.

  • Avec Wagner, il est clair que des portes vous seront fermées. La Russie elle-même refuse qu’on colle son image à Wagner.

Ceci n’est qu’un résumé des propositions que je fais depuis l’arrivée du MPSR. “La vérité est révolutionnaire”, disait Sankara.

Arnold Zongo