Ladji Bama à l’ambassadeur de France : “Cher petit colon, gardez vos jérémiades pour vous-même!”

Ceci est une tribune du journaliste d’investigation Yacouba Ladji Bama, suite au discours tenu au sujet des réseaux sociaux par l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, à l’occasion de la célébration du 14 juillet 2022 à Ouagadougou.  “Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus à bien des égards les “idiots utiles”, la caisse de résonnance de ceux et celles qui, aveuglé.e.s par une haine absurde, nous accusent, sans preuve aucune, de jouer un double jeu, de vouloir exploiter les richesses du Burkina Faso, ou pire encore d’armer les terroristes”, avait déclaré Luc Hallade.

Que quelqu’un aille dire au nommé Luc Hallade, ce petit colon des temps modernes, avec residence à Ouagadougou, qu’il doit un peu de respect à nos intelligences.

Oui, qu’on lui dise que cette rhétorique manichéenne, il peut la garder pour lui-même et pour ceux de ces convives du 14 juillet qui veulent le suivre. Ce disque là est rayé depuis très longtemps.

Personne n’est dupe: c’est exactement le même type de discours qui était servi par la France impérialiste au moment du massacres en pays bamileké, en 1960, au Cameroun. La France n’avait rien à voir dans cette ignominie dont l’auteur “attitré” était l’armée camerounaise.

Mais des années plus tard, l’on a pu voir dans toute sa laideur, bien documentée, tout le maléfique rôle de la France impérialiste dans ces atrocités. Au seul nom de ses intérêts bassement mesquins.

Le même ignoble scénario a été observé en 1967 dans le Biafra Nigerian: après avoir longtemps nié toute implication, l’on a pu voir plus tard comment la même France impérialiste, a travers son bras armée Elf, a pu nager, allègrement et sans vergogne, dans le torrent de sang des Nigérians, juste pour garder la main sur leur pétrole. Cela aussi a été très bien documenté.

On a encore vu la même France impérialiste à l’œuvre en 1994 au Rwanda. Idem dans la 3e guerre d’Algerie dans les années 90.

Cette liste peut être allongée à l’infini…

À toutes ces occasions, le refrain est resté constant: la France n’a rien à y voir. Ce sont des allégations sans preuve, et patati patata…

Mais comme le dit si bien l’adage, le criminel a beau puisé dans son génie, le crime n’a jamais été parfait. On le découvre toujours.

Alors cher petit colon, gardez vos jérémiades pour vous-même! Personne n’est dupe.

Kato!