Centrafrique : L’ONU critique les paramilitaires russes

Les différentes représentations diplomatiques ont ouvertement critiqué, mercredi, au Conseil de sécurité de l’ONU, les paramilitaires russes actifs en Centrafrique, dénonçant leur gestion de la crise.


Un peu plus tôt, ils avaient été briefés par l’émissaire des Nations unies en Centrafrique et chef de la Mission de l’ONU en RCA (MINUSCA), Mankeur Ndiaye, alors que Bangui a promis de mettre un terme aux entraves subies par la MINUSCA.
La RCA « est restée dans une situation précaire du fait de la poursuite des affrontements entre des groupes armés, pour la plupart affiliés à la CPC (Coalition des patriotes pour le changement), et les forces de défense nationale, assistées par des forces de sécurité déployées de manière bilatérale et d’autres agents de sécurité, ce qui a provoqué des pertes humaines et des déplacements », a souligné Ndiaye.
Les diplomates russes présents au Conseil, ont nié tout lien avec ces paramilitaires en Centrafrique, alors que des centaines d’exactions contre des civils, du personnel de la MINUSCA et des Casques bleus, ont été décrites au Conseil.
Les semonces française et américaine ont été publiques : l’ambassadeur français a demandé clairement à qui répondaient les combattants russes de la société Wagner.
Son homologue américain a affirmé qu’ils « opéraient directement comme une extension du ministère russe de la Défense ».
En marge de la réunion, les diplomates russes, embarrassés, ont reçu le chef de la MINUSCA ainsi que son adjointe, Louise Brown, qui avait été mise en joue par des miliciens à la frontière tchadienne fin mai.
L’envoyé de l’Organisation des Nations unies en République centrafricaine, s’est dit préoccupé par les conséquences négatives générées par la contre-offensive militaire des forces de défense et de sécurité, des forces bilatérales et d’autres personnels de sécurité, pour anéantir les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement.
« Nous vivons actuellement, au centre et au nord-ouest de la RCA, une guerre asymétrique avec les groupes armés de la CPC majoritairement responsables des violations graves des droits de l’homme », a-t-il indiqué. « Il en a résulté une crise humanitaire sans précédent avec de nouvelles vagues de déplacements et 57% de la population qui requiert une assistance humanitaire », a expliqué Mankeur Ndiaye, devant les membres du Conseil de sécurité.
Jeudi, l’Agence Anadolu a constaté que Valery Zakharov, conseiller à la sécurité du Président centrafricain, Faustin Archange Touadéra a suspendu son compte Twitter créé en 2018.
Les médias locaux l’ont également constaté et ont annoncé que l’ambassadeur de la Russie en Centrafrique a quitté Bangui.
« L’ambassadeur russe en Centrafrique Vladimir Titorenko, en poste depuis janvier 2019, a été rappelé à Moscou depuis quelques jours où il pavane actuellement. Le rappel du diplomate avait été décidé mi-avril par le cabinet du ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Plusieurs des sorties du diplomate dans la presse et sur les réseaux sociaux ont été jugées “très agressives” par les conseillers du ministre et avaient suscité un certain malaise », a rapporté dans un article, jeudi, corbeau news.

Agence Anadolu