[Tribune] Ces mercenaires des réseaux sociaux qui accusent les populations sous blocus de lâcheté et de complicité

Ceci est une tribune libre du citoyen Abdoulaye Ouédraogo. Le titre est de ACTUALITE.BF.

Le pleurer-rire

Dire que les populations des zones sous blocus souffrent énormément relève d’une lapalissade, tant cela est très évident. Famine, meurtre et errance rythment leur quotidien.

En plus de ces souffrances, ces populations doivent faire face à des accusations éhontées des mercenaires des réseaux sociaux qui les accusent de lâcheté et de complicité. Le comble de l’ignominie.

On sait que beaucoup de ceux qui vivent toujours dans ces zones le sont par patriotisme, car certains ont construit des résidences ailleurs ou peuvent se payer des loyers dans les centres urbains plus sécurisés mais ont accepté tenir tête aux Hani pour sauver leurs terres natales. Certains étaient des commerçants, des miniers, des gens qui vivaient décemment, mais ont pris la kalach pour protéger la mère patrie et se retrouvent aujourd’hui en pénurie alimentaire.

Malgré le fait que des FDS ont quitté certaines zones, des civils y sont restés et maintiennent le flambeau haut, en dépit des difficultés.
Peut-on encore douter de leur engagement ?


NB : Ce ne sont pas des mendiants larmoyants qui quémandent nos “offrandes” pour vivre comme certains naïfs le pensent. Ils veulent seulement que leurs localités soient ravitaillées pour qu’ils puissent payer les denrées.

La seconde insulte, c’est dire qu’ils souffrent parce qu’ils sont complices! Combien de personnes ont été tuées dans ces zones parce qu’elles ont eu le courage de dénoncer leurs proches ? D’ailleurs, si c’est à cause des complicités, les grands livreurs de carburants et autres ne viennent-ils pas des zones plus stables ? Suite à Rayongo, Café Aziz Istanbul, Cappuccino et autres, faut-il punir la ville de Ouaga parce qu’il ya eu des complicités ?

Ces populations ont fait de leur mieux pour résister. Certaines mêmes sont allées au sacrifice suprême pour sauver leurs terres.

Donc, de grâce, vous qui ne voyez le sang et la guerre qu’à travers les films et à la télévision, épargnez-nous vos leçons à deux balles!

Abdoulaye Sawadogo