Suspension de RFI : “Ce n’est pas parce que le mensonge est tu ou ignoré qu’il finit par devenir une vérité” (NAB)

Ceci est une tribune du journaliste Newton Ahmed Barry sur la suspension de Radio France Internationale (RFI) par le Gouvernement burkinabè.

Il y a deux problèmes dans ce communiqué !

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1) Problème !

La régulation des médias ne relève plus du ministère de la communication. Le porte-parole du gouvernement n’est pas habilité à prendre cet acte. Il y a donc violation de la loi. Cette prérogative revient au Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Sauf si la loi a changé.

2) Violation de la loi!
Attention, il n’y a pas de petites violations de loi. Aucune bonne cause ne peut justifier la violation de la loi. Si une cause justifie une violation de la loi, alors, la solution qui est ainsi apportée est pire que le mal qu’on a voulu soigner.

3) Sauf si nous ne sommes plus dans un État de droit. Sinon dans l’Etat de droit, « une information mensongère » appelle au terme de la loi à un droit de « réponse » ou un droit de « rectification ». Enfin, les délits qui appellent à la suspension d’un Media requièrent d’abord une audition par le CSC avant toute sanction. Lequel est susceptible d’être déférée devant un juge.

4)La situation est dure, incontestablement. Les nerfs sont vifs. Cependant, museler ou persécuter la presse ne transforme pas le mensonge en vérité. Ce n’est pas non plus parce que le mensonge est tu ou ignoré qu’il finit par devenir une vérité.

Une institution de veille sur la bonne gouvernance politique ( le CISAG ) a exhorté récemment le MPSR2 à éviter les erreurs du MPSR1. Il est évidemment difficile qu’une telle exhortation trouve écho. Parce que la gouvernance procède avant tout d’un système et pas véritablement des hommes. Il faut revoir la militarisation de la gouvernance politique. Un État n’est pas une grande caserne.

Au final, si on ne respecte pas loi, on n’arrive à rien. Plus c’est dur, plus la loi est la solution. Aujourd’hui, il faut avoir le courage d’interroger la conduite de la gouvernance en temps de crise ou de guerre. On a changé de président. 3 présidents en une année. Avons-nous changé le système de conduite de la guerre? Premier bilan dans quelques jours !

Les médias ne sont pas le problème. Ils sont le thermomètre du problème.
Allah aide, ceux qui s’aident !

NAB