Situation nationale : le président Kaboré parle à cœur ouvert

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, était face à des journalistes dans la nuit du 11 décembre 2021. Une interview au cours de laquelle plusieurs sujets ont été abordés, notamment l’attaque d’Inata, l’opération mains propres, le retour de Blaise Compaoré, la situation des déplacés internes, la demande de démission du président du Faso, etc.

Dans cet entretien, le président du Faso, abordant la question de l’attaque d’Inata, a expliqué qu’un premier rapport a été produit dans un délai donné. Si fait que ceux qui étaient chargés de le produire n’ont pas eu le temps nécessaire pour approfondir certaines choses, a reconnu le chef de l’Etat. C’est pourquoi, Roch Kaboré a donné dix jours supplémentaires, à compter du 3 décembre dernier, aux enquêteurs pour déposer un nouveau rapport.


En ce qui concerne les déplacés internes, le président Kaboré a affirmé que le gouvernement fait déjà de son mieux pour satisfaire aux premiers besoins de ces personnes en situation de détresse. Il a également salué l’accompagnement des partenaires et des populations locales qui participent à la prise en charge des déplacés.

Pour le préaident du Faso, la feuille de route de sortie de crise doit inclure le retour de ces populations dans leurs zones.


Qu’est-ce que vous voulez dire aux déplacés internes en ces moments difficiles ? A cette question d’un des journalistes, le président Kaboré a réagi : « J’ai envie de dire à l’ensemble de ces déplacés de garder le courage et la foi, que nous allons nous battre ensemble pour qu’ils retournent dans leurs zones. Nous voulons que d’ici la saison prochaine, ils puissent cultiver dans leurs champs ».


Concernant l’opération mains propres annoncé par le chef de l’Etat, les journalistes ont émis des inquiétudes. Mais Roch Kaboré a assuré qu’il n’a pas d’amis qu’il protège de façon particulière. « Si quelqu’un est pris dans une malversation, il doit répondre. Moi, je ne protège aucun ami. Je suis très exigeant envers moi-même, à fortiori envers les autres », a argumenté le président Kaboré.


Pour le retour de l’ex-président Blaise Compaoré, le chef de l’Etat s’est exprimé en ces termes : « D’abord, nous avons été saisi de la nécessité de voir la possibilité de faire rentrer le président Blaise Compaoré. Vous savez que c’est un sujet à polémique. Sa maison a été préparée. On nous a dit : «  il faut attendre ». Le chef de l’Etat a ajouté qu’à un moment, chaque homme doit faire face à son histoire.


A des questions relatives au partenariat avec la France, le président Roch Kaboré a invité les Burkinabè à savoir raison-garder. Il a souligné qu’il faudra clarifier les choses.

Ainsi, selon M. Kaboré, la première réalité est que le Burkina n’a pas un partenariat seulement avec la France. Le chef de l’Etat a fait savoir que notre pays a des partenariats avec des pays de la sous-région, avec l’Allemagne, avec la Russie. Pour lui, il faut situer les choses dans leur contexte. « La France aide globalement le G5 sahel. Les moyens qui sont disponibles à ce niveau servent à ces cinw pays », a-t-il confié.


Selon Roch Kaboré, les conditions d’engagement dans lesquelles la France intervient doivent être définies lors d’une rencontre lundi prochain. « Si nous devons faire des opérations, il faut que nous préparions ensemble ces opérations », a-t-il déclaré.

Pour le président du Faso, la France est la 7ème puissance militaire du monde, mais elle n’emmènera pas tous ses moyens sur nos territoires.


La demande de démission du président Kaboré a également été abordée. Pour Roch Marc Christian Kaboré, l’appel à sa démission est une vision simpliste de la situation. Pour lui, les grands pays traversent des épreuves parfois difficiles. Et, dans la lutte contre le terrorisme,« il n’y a pas d’homme de la situation».


Roch Marc Christian Kaboré est-il diminué physiquement? A cette question, le président a répondu par la négative. «  J’ai décidé volontairement de suivre un régime alimentaire depuis quelques temps », a-t-il justifié.