Rencontre PM-classe politique : les coulisses d’une infantilisation des acteurs politiques

Mercredi soir, le Premier ministre Albert Ouédraogo rencontrait une délégation de la classe politique burkinabè, pour lui donner des information sur la conduite de la Transition. Il s’agissait plus précisément d’une rencontre d’information sur le chronogramme de mise en oeuvre de la transition, y compris le déroulement du calendrier électoral. Mais tout a été fait comme si le acteurs politiques étaient juste des figurants d’un scénario écrit à l’avance. Les coulisses d’une rencontre houleuse!

Lors de la réunion, le Chef du gouvernement a informé les acteurs politiques qu’un groupe d’experts civils et militaires a produit une simulation sur la base d’éléments d’information sur la situation sécuritaire et ceux que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fournis.

Annonces

Les objectifs visés devraient permettre, selon ce rapport, de passer d’un contrôle de 45% du territoire actuellement, à 75% en 2024.

Autrement dit, il ressort que l’Etat burkinabè a perdu le contrôle de 55 pourcent de son territoire.

Le passage à 75 pourcent de territoire contrôlé rendrait possible un référendum constitutionnel en fin 2024, et les élections couplées présidentielle et législatives en février 2025, selon le rapport.

Après l’exposé, la parole a été donnée aux composantes.

Si l’ex Opposition Non Affiliée (ONA) et la composante “Autres” ont donné leur quitus pour le projet de calendrier électoral, l’ex-Majorité s’y est farouchement opposée. Les proches de Roch Kaboré soupçonnent d’ailleurs une collision entre la Transition et des composantes qui ont applaudi “les choix unilatéraux du Gouvernement”.

Dans le fond, Bala Alassane SAKANDE, président du MPP, et Bénéwendé Stanislas SANKARA, président de l’UNIR / MPS, ont dénoncé le manque de considération à l’endroit des partis, notamment dans la manière de convoquer la rencontre. En effet, ont-ils critiqué, c’est par un SMS du Cabinet Ministère de l’Administration territoriale que les partis ont été conviés à la rencontre, moins de 24 heures avant. Les deux intervenants ont surtout rejeté “la manière cavalière par laquelle les partis politiques ont été saisis de questions aussi cruciales pour la nation, en préférant une simple rencontre d’information à une véritable concertation”.

Pour ces représentants de l’ex-Majorité, ce n’est ni plus, ni moins “qu’un faire-valoir pour espérer présenter au Facilitateur de la CEDEAO et à la Conférence des Chefs d’Etat une feuille de route dont on dira qu’elle a requis l’adhésion de la classe politique”.

Tout cela, de l’avis de l’ex-Majorité, montre une volonté d’orchestration pour obtenir la validation, voire un dépassement de la durée de la transition de 36 mois non cautionnée par la CEDEAO.


L’ex-Majorité a décidé de se faire entendre à travers une conférence de presse le vendredi 1er juillet à 9h.