“Harouna tue l’économie” “Non aux ministres affairistes”, c’est entre autres ce qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants du jour. Armés de siflets et de trompettes, ces femmes et hommes n’ont pas manqué de se faire entendre en cette matinée du 07 janvier 2021. au grand marché Rood-Woko.
Prévu pour se tenir devant le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, c’est finalement au marché Rood-Woko que les membres de la Coordination des syndicats et des associations professionnelles des commerçants et des acteurs de l’économie informelle ont tenu leur sit-in. Cette coordination est un regroupement d’acteurs du petit commerce, de l’artisanat et d’autres acteurs des marchés et yaars.
L’objet de leur revendication est clair : la nomination d’une autre personne à la place de Harouna Kaboré, ministre sortant du commerce, de l’industrie et de l’artisanat.
Une liste de griefs a été dressée contre le ministre Harouna Kaboré. Selon les manifestants, le ministre n’a pas su faire appliquer le décret portant réglementation du commerce entre grossistes, semi-grossistes et détaillants, favorisant ainsi les expatriés au détriment des nationaux. La coordination a aussi accusé le ministre de déstabilisation de certaines filières cruciales comme celles de l’anacarde, des céréales et du sésame. Ils pestent enfin contre l’installation d’une direction des investigations et du contrôle qui, selon eux, ne joue pas son rôle, pire cette brigade est pointée du doigt par la coordination pour des activités de rackets envers les commerçants.
Pour le porte parole de la Coordination des syndicats et des associations professionnelles des commerçants et des acteurs de l’économie informelle, Moussa Iboudo, il faut purement et simplement remplacer Harouna Kaboré à la tête de leur ministère de tutelle :«Nous ne voulons plus que cette situation se présente encore. Nous voulons que le président du Faso et son premier ministre puissent prendre cette situation à bras le corps et mettre définitivement fin au mandat de l’ancien ministre… Nous voulons un ministre du commerce qui va écouter les commerçants et qui ne sera pas un ministre affairiste».