Le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, s’est entretenu avec les premières responsables d’associations féminines, sur le processus et les préparatifs du Forum national de la réconciliation. C’était dans la matinée de ce jeudi 28 octobre 2021, à Ouagadougou. La réconciliation nationale au Burkina Faso, etat d’avancement du processus, le rôle des organisations féminines dans le processus de la réconciliation : c’était là, les points présentés par le ministre Zephirin Diabré lors de la rencontre.

Dans sa présentation, le Ministre d’État a indiqué que la réconciliation nationale était l’un des objectifs majeurs du nouveau mandat, au lendemain de la réélection du président Roch Marc Christian Kaboré. Selon lui, les questions de réconciliation nationale remontent à l’accession de notre pays à l’indépendance. «Notre histoire a été émaillée de conflits divers, qui ont semé le drame, la désolation et la discorde. Des tentatives ont eu lieu pour régler la question», a souligné le ministre, avant d’ajouter que la démarche initiée par le président du Faso, constitue donc un regard neuf sur un problème ancien.
Il a par ailleurs affirmé que les fondements de la nouvelle démarche étaient entre autres, une vision clairement articulée, un cadre institutionnel spécifique et une mission précise, un recensement exhaustif des besoins de réconciliation, le respect du triptyque Vérité-Justice-Réconciliation, un processus participatif, la promotion des solutions endogènes.
Le responsable en charge de la réconciliation a également laissé entendre que cette nouvelle vision est déclinée en objectifs précis pour chaque question de réconciliation, notamment la réconciliation socio-politique, la réconciliation socio-communautaire qui est l’étape la plus importante, la réconciliation socio-sécuritaire, la réconciliation administrative, celle économique et financière, et la réconciliation civique et citoyenne. Pour cette mission, la vérité ou «le rétablissement des faits » serait le point de départ de tout processus de réconciliation.
Pour le ministre de la réconciliation, les femmes constituent la composante majeure de la vie nationale. Avec leur poids démographique et leur apport inestimable à l’économie nationale, la société burkinabè reconnaît le rôle décisif de toutes les femmes et organisations féminines dans la cohésion sociale. De la cellule familiale à l’organisation de la société, ce rôle est indéniable et mérite d’être constamment réaffirmé et soutenu.
Le Dr Diabré a, par la suite, expliqué que les femmes sont perçues comme jouant un rôle clé dans le maintien de la cohésion sociale. «Cela passe par l’éducation des enfants, l’adoption et la transmission active des valeurs morales, l’implication dans des activités associatives et la participation à des actions de solidarité».
Dans le processus de réconciliation, au niveau des concertations communales, ce sont plus de 368 focus groupes spécifiquement femminins, qui ont été réalisés avec des groupes de 7 à 12 par commune, soit entre 2576 et 4416 femmes, qui ont donné leurs contributions directes dans l’identification des besoins de réconciliation et des mécanismes endogènes de leur prise en charge, selon Zephirin Diabré.

Mme Azalisse Ilboudo née Sawadogo, coordinatrice des associations féminines de l’arrondissement 11 de Ouagadougou, a exprimé à la presse, sa satisfaction pour l’intérêt de cette rencontre. «Nous n’avions pas compris le rôle du ministère de la réconciliation. Pour nous, le ministère était là pour régler les conflits. Pourtant, c’est pour dresser des stratégies pour une réconciliation. Nous sommes contentes de cette rencontre », a-t-elle confié.