Ras SIMPOSH : “à quand la réouverture des frontières terrestres pour le bas peuple?”

Ceci est une lettre ouverte de l’artiste reggaeman-burkinabè Ras SIMPOSH, adressée au président du Faso, concernant la réouverture des frontières terrestres du Burkina.

Ouagadougou, le 09 mai 2021

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C’est dans un esprit citoyen que je vous écris, Excellence Monsieur le président du Faso.

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour votre réélection, et pour tous vos efforts, votre sacrifice et votre courage à la tête du pays, de votre premier mandat à ce jour. Merci pour tout ce que vous avez fait et ferez pour le Burkina Faso! Gérer une simple famille n’est pas une chose facile, à plus forte raison, une nation. Certes, la charge est énorme, Monsieur le président. Et je n’ai point la prétention de nier l’existence, dans notre pays, de la fameuse maladie mondiale, le “Coronavirus”. D’autant plus que nous, les artistes, nous-nous sommes associés à la lutte contre la maladie à travers des chansons spéciales Covid-19.

Le hic aujourd’hui, Excellence, est que le bas peuple est confronté au calvaire démesuré lié à la fermeture des frontières terrestres.

En effet, depuis cette fermeture de frontières, certains policiers, en marge de la déontologie, exacerbent leur ambition boulimique en violant, pillant et rackettant le citoyen lambda voyageur.

En rappel, avant l’apparition de la maladie, le coût du voyage entre Ouagadougou et Abidjan était de 25.000 Francs CFA , et le trajet prenait 24 heures. Mais dernièrement, voulant voyager pour une urgence, j’ai déboursé 117.500 Francs CFA pour le même trajet, qui a pris cette fois-ci une semaine pleine. D’autres personnes disent avoir dépensé plus de 150.000 Francs CFA pour faire Ouagadougou-Abidjan ou vice-versa, par la faute des policiers qui transforment la fermeture des frontières en leurs saisons de moisson ou de récoltes.

Il y a certaines urgences familiales qui imposent le voyage; et il y a de grands rapports entre le Burkina et ses voisins. Excellence, l’ouverture des frontières est une préoccupation majeure du bas peuple, incapable d’accéder à vous pour lancer directement son cri de cœur.


Excellence, ma lettre n’est qu’une synthèse du calvaire des sans voix, des vieux, des vieilles et des jeunes du pays, que j’ai décidé de vous transmettre, tout en espérant une solution diligente, vu que le Covid-19 a regressé dans la sous-région.

Si la chèvre mange du karité, elle ne doit pas oublier de remercier le vent. Alors, merci Monsieur le président, merci de prendre à bras le corps la préoccupation des couches populaires qui vous ont élu au même titre que les riches à qui vous autorisez à prendre quotidiennement l’avion.

Que les ancêtres du Burkina Faso vous accompagnent pour le succès de votre quinquennat!

Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le président du Faso, l’expression de ma très haute considération.

L’artiste-musicien Ras SIMPOSH
Contact : +226 76 71 50 70