Prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs : ” il y a des moyens qu’on refuse d’aller chercher” (UAS)

Ce jeudi 22 décembre, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) a animé un point de presse suite à sa rencontre d’avec le capitaine Ibrahim Traoré le 09 décembre passé. Initialement prévue avec le premier ministre, cette rencontre avait pour but de leur annoncer la création d’un fonds de soutien à la guerre, notamment le prélèvement de 1% sur les salaires nets des travailleurs du public et du privé.

Sur la question du prélèvement sur les salaires, la proposition de l’UAS est claire : ” Elle ne peut donner son aval pour la collecte de fonds à mettre à la disposition d’une Armée dont la gestion opaque des ressources est quotidiennement décriée par la troupe et des journalistes d’investigation et qui refuse catégoriquement l’audit de sa gestion financière“, a déclaré Inoussa Nana, secrétaire général du FO/UNSL.

Inoussa Nana

Les syndicats ont par ailleurs fait des propositions au gouvernement pour un éventuel effort de guerre. Il s’agit, entre autres, des “restes à recouvrer qui s’élèvent à plus de 870 milliards de francs, des dossiers de mauvaise gestion mis en lumière par l’ASCE/LC, le RENLAC et la presse, les nombreux crimes économiques…”

Pour l’UAS, tout ceci dispenserait le gouvernement de solliciter des sacrifices supplémentaires aux couches populaires.
Les syndicats ont par ailleurs relevé que la vie chère frappe durement les travailleurs, et que leur patriotisme et leur engagement face à l’effort de guerre se manifestent déjà sous plusieurs formes, notamment à travers l’IUTS sur les primes et indemnités. D’ailleurs,” la plupart des travailleurs sont affectés par les attaques terroristes, notamment en termes de soutien à des parents ou amis victimes.”

Les syndicats on souligné que leur position face au prélèvement de 1% sur les salaires ne s’apparente pas à un refus, ni a une question d’apatridie.

En rappel, la prise en charge des 50.000 VDP est estimée à 106 milliards de francs, d’où un déficit budgétaire de 604 milliards de francs dans la gestion du budget de l’État 2023.