Justice : un an de prison et une amende de 500.000 francs requis contre un facebooker de Bobo

F.D, citoyen burkinabè domicilié à Bobo-Dioulasso, a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso le mardi 31 janvier 2023, pour répondre des faits de démoralisation des forces armées nationales sur le réseau social Facebook.

Le jeune de 22 ans est accusé d’avoir publié sur sa page Facebook, une information d’un internaute étranger qui peut créer des troubles au sein des Forces armées nationales (FAN), le 26 décembre 2022. « Vers un clash dans l’armée ? Vive tension dans les casernes entre les soldats fidèles au Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana en liberté provisoire et les fidèles du Capitaine Ibrahim Traoré. Le capitaine n’a toujours pas le soutien des hauts gradés de l’armée », avait-il publié.

Le prévenu a reconnu avoir fait la publication, mais l’avoir retiré quelques minutes après interpellation d’une de ses connaissances lui disant qu’il pouvait avoir des ennuis judiciaires.

A la question de savoir pourquoi il a fait la publication, le prévenu a répondu que c’était juste pour donner l’information aux abonnés de sa page. Es-tu journaliste ? « Non », a-t-il répondu. Toutefois, il a affirmé ne pas mesurer l’ampleur de son acte au moment de faire la publication.

Selon le ministère public, c’est pour créer la panique et la discorde entre les FAN qu’il a délibérément fait la publication. Chose que rejette l’avocat de l’accusé. Pour lui, son client n’a eu aucune intention de nuire ou de porter atteinte à qui que ce soit. « Il l’a fait de façon naïve, sans arrière-pensée », a-t-il argué.

Selon lui, sa publication n’a pas eu d’effet sur l’armée. Mais pour le ministère public qui a demandé au tribunal de déclarer le prévenu coupable et de le condamner à un an de prison et 500 000 F CFA d’amende, l’infraction est caractérisée, car la suppression postérieure de la publication ne remet pas en cause les faits. F.D. doit attendre le 14 février 2023 pour connaitre son sort.

Avec AIB