Faso Danfani : le label burkinabè face à la concurrence déloyale du pagne contrefait

Ce lundi 19 décembre, la Fédération Nationale des Tisseuses du Burkina Faso (FENATI-BF) a convié les Hommes de médias, pour saluer l’engagement du gouvernement de la Transition sur la promotion du Faso Danfani, et exprimer son inquiétude concernant l’inondation des pagnes contrefaits sur le marché.

Nous allons encourager le port général du Faso Danfani en milieu scolaire, et aussi en tenues militaires “: tels étaient les propos du Premier ministre Apollinaire Kyelem lors de sa déclaration de politique générale, devant l’Assemblée Législative de Transition. Et ces paroles ont pu galvaniser les femmes tisseuses, qui entendent apporter leur contribution au renforcement de l’identité culturelle du Burkina, à travers le Faso Danfani, symbole d’unité et d’intégrité.

Et aujourd’hui, “il y a une nette amélioration des motifs et du travail en général. Ce qui marque la volonté ferme des acteurs du tissage d’aller vers une production de qualité et en quantité suffisante “, a déclaré Madame Justine Kafando, présidente de la fédération.

Justine Kafando

Cependant, les femmes de la FENATI-BF disent être confrontées à une concurrence déloyale. En effet, selon elles, le marché est inondé de pagnes contrefaits, importés en produits finis dont le fil est importé.

Pour ces femmes, si le consommateur se tourne vers ces pagnes synthétiques qui sont encore plus chers, c’est parce qu’il ne connait pas la différence d’avec le véritable pagne Faso Danfani. ” A vu d’œil, c’est attirant, c’est lourd et glissant, ce que d’autres apprécient bien. Et comme c’est du synthétique, même si on le lave avec de l’eau de javel, ça ne se déteint pas “, a expliqué Germaine Compaoré, secrétaire générale de la fédération.

Mme Germaine Compaoré

L’autre raison avancée, c’est le fait que le Burkinabè n’apprécierait pas véritablement ce qui est fait chez lui. ” On a la chance d’avoir du coton ici, mais on trouve que ce n’est pas bien, qu’il faut aller chercher ailleurs et plus cher. Pour les autres, on achète facilement, mais s’il s’agit de nos Faso Danfani, c’est difficile. Poutant, on ne peut pas comparer nos pagnes à ceux des autres pays, car depuis le début jusqu’à la fin, c’est un travail fastidieux qui est fait “, a souligné Mme Compaoré.

Ainsi, les membres de la FENATI-BF invitent les Burkinabè à valoriser et promouvoir leur identité culturelle, en consommant ce qu’ils produisent.