Centrafrique : l’ONU avertit d’un “danger imminent” à Alindao

En Centrafrique, des milliers de civils sont «en danger imminent» à cause des violences armées dans la localité d’Alindao située dans la préfecture de Basse-Kotto à 498 km à l’est de Bangui, a affirmé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), mardi.

«Depuis une semaine, la vie de milliers de civils est en danger imminent à cause des violences armées répétitives à Alindao, où certains groupes de la population ont été particulièrement ciblés», selon un communiqué d’Ocha.

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«Ces personnes qui vivent au jour le jour sont désormais coupées de leurs petites sources de revenus, la nourriture se fait de plus en plus rare. Elles vivent dans la peur et le traumatisme», poursuit le communiqué.

La Coordonnatrice Humanitaire pour la République centrafricaine (RCA), Denise Brown, a condamné fermement « les violences armées accompagnées de graves violations du droit international humanitaire qui ont fait au moins deux morts civils, causé le déplacement de milliers de centrafricains déjà déplacés, blessé un agent humanitaire et entrainé la réduction significative de l’assistance humanitaire à Alindao dans le sud du pays ».

« Des incendies de maisons et pillages de biens de la population déjà meurtrie par des années de conflit ont également été enregistrés, ainsi que des tentatives d’incursion dans les bases des humanitaires », a relevé Ocha.

Selon les Nations Unies, depuis une semaine, l’insécurité croissante empêche toute assistance aux personnes affectées par cette nouvelle violence.

Denise Brown a appelé « toutes les parties au conflit » à arrêter « toute violence contre les civils, les infrastructures civiles, les acteurs humanitaires et respecter le droit international humanitaire ».

Le 30 juin dernier, une attaque lancée à Alindao par des rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des principaux groupes rebelles, avait fait sept morts, selon le porte-parole des Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro, qui n’avait pas donné plus de détails.

Parmi ces sept morts, il y a deux civils, tel qu’a affirmé Ocha dans son communiqué.

L’ONU a estimé fin mai que près de la moitié de la population centrafricaine était en «situation d’insécurité alimentaire», en raison de la crise sanitaire coronavirus, mais également à cause de la situation sécuritaire.

La RCA est ravagée depuis 2013 par une guerre civile qui a néanmoins considérablement baissé d’intensité depuis 2018.

L’armée nationale appuyée par des forces alliées ont réussi depuis fin décembre 2020 à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu’ils contrôlaient depuis plusieurs années.

Agence Anadolu