Bobo-Dioulasso : des jeunes armés de machettes dispersent une marche de l’ANEB

Un jeune armé de machette poursuit des étudiants à la Place Tiéfo Amoro de Bobo le 03/03/2022. Photo : Gibran Millogo

L’ANEB, l’Association Nationale des Etudiants du Burkina, a organisé une marche-meeting ce jeudi 03 mars 2022 à l’Université Nazi Boni (UNB) de Bobo, pour revendiquer la prise en compte de ses doléances par les nouveaux dirigeants du pays. Alors que les organisateurs de l’activité avaient reçu l’autorisation des autorités communales pour marcher, des jeunes armés de fouets, de gourdins et de machettes, ont dispersé les manifestants. Il y a eu des courses-poursuites. Mais à la suite de tractations, les étudiants protestataires ont pu rejoindre le gouvernorat où ils ont remis leur plateforme revendicative.

Les étudiants devant le gouvernorat des Hauts-Bassins

Il est 8h, ce jeudi 3 mars 2022 à la Place Tiéfo Amoro de Bobo. Des étudiants, à l’appel de l’ANEB et réunis dans la coalition de lutte des étudiants de l’Université Nazi Boni, tentent de se rassembler pour une marche-meeting. Une activité autorisée par les autorités communales de Bobo, mais interdite par des jeunes armés de gourdins, de fouets et de machettes.

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Ces jeunes, qui se gargarisaient de boissons énergisantes, sont arrivés à la place Tiéfo Amoro à bord de deux tricycles. Leurs leaders, eux, sont arrivés à motos. Ils interdissent tout rassemblement des étudiants, leur faisant savoir qu’ils n’en n’ont pas le droit.

Devant leur refus de leurs vis-à-vis, les étudiants seront dispersés par les maîtres des lieux, avec les armes en leur possession. Le porte-parole de la coalition de lutte des étudiants de l’UNB, Mohamed Yoda, qualifie le groupe armé de milice envoyée par le Président de l’Université : « …Dès que nous avons annoncé notre marche-meeting, certains amis du Président de l’Université sont d’abord passés par de faux profils sur Facebook pour essayer de démobiliser les étudiants pour des raisons que nous ignorons. Ils ont constaté que cette campagne d’intoxication a été improductive. Ils ont donc finalement lever une milice qui a investi la place Tiéfo Amoro pour empêcher les étudiants de se réunir. Les milices ne se sont pas limitées à investir les lieux. Ils ont même agressé des étudiants. » Selon M. Yoda, le bilan fait état de deux étudiants blessés.

Malgré les menaces des jeunes armés qui leur interdisaient de se rassembler à la Place Tiéfo Amoro, les étudiants ont fini par rejoindre le gouvernorat de la région des Hauts-Bassins après des tractations. Là, ils ont remis leur plateforme revendicative au gouverneur représenté par son chef de cabinet. Ce dernier a rassuré les étudiants que leurs doléances seront remises à qui de droit.

La marche-meeting de la coalition de lutte des étudiants de l’Université Nazi Boni avait pour objectif, selon Mohamed Yoda, d’interpeler les nouvelles autorités du pays sur la nécessité de prendre en compte les difficultés qu’ils rencontrent au sein de leur université. Il s’agissait, entre autres, de dénoncer la répression dont des étudiants ont été victimes les 13 et 14 janvier 2022. Les étudiants exigeaient aussi la démission pure et simple du Président de l’Université Nazi BONI.

Gibran Millogo,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins