Fonction publique : le syndicat des secrétaires rejette les réformes

Le Syndicat National des Secrétaires du Burkina Faso (SYNASEB) a animé une conférence de presse ce 20 avril 2021. L’objectif de la communication était de donner la lecture du syndicat sur les réformes adoptées par le gouvernement, sur l’état du dialogue social au sein du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale (MFTPS), et aussi, faire le point sur les revendications du SYNASEB.

Depuis le 02 mars 2017, le gouvernement, à travers le MFTPS, a entamé le processus d’élaboration du répertoire interministériel des métiers (RIME). Ledit répertoire a été adopté par décret en novembre 2019, avec les statuts particuliers des différents métiers de la Fonction publique. Le SYNASEB estime toutefois que cette action s’est faite au mépris des observations et des réserves qu’ils ont formulées.

Sur la question du statut particulier du métier structurant dont relève les secrétaires, le syndicat réfute la thèse d’une meilleure gestion des carrières, et parle plutôt d’un saccage de carrière. «Saccage, parce que l’emploi d’Attaché de direction, catégorie “A” du secrétariat, a été supprimé sans aucune explication et sans prévoir dans quel emploi seront reversés ceux exerçant dans cet emploi. Du même coup, les secrétaires des catégories C et B se trouvent dans un désarroi total. Jusqu’à présent, ils ne savent pas s’il pourront postuler aux concours professionnels de 2021 et dans quels emploi… » a déclaré Bourama OUATTARA, secrétaire général du SYNASEB.

Quant à la question de la gestion du dialogue social, le syndicat pointe du doigt la mauvaise volonté de leur Ministre de tutelle. «Le Pr Seni OUEDRAOGO, au lieu de s’appesantir sur les préoccupations réelles des travailleurs, passe tout son temps à jouer la carte dangereuse de la division entre les organisations syndicales de son département, en impliquant certains dans les activités et en ignorant d’autres», a indiqué le SG du SYNASEB, avant d’ajouter que leurs revendications sont plus axées sur la question de carrière que sur la question pécuniaire.

En outre, l’organisation syndicale exige la poursuite sans conditions des négociations afin qu’elle soit imprégnée des tenants et des aboutissants de ces réformes. Elle exige par ailleurs la possibilité pour les secrétaires catégorie C et B de postuler aux emplois de leur choix sans les principes de diplôme ni de quota, et le reversement des attachés de direction dans des emplois à leur convenance.
Le SYNASEB compte se donner “tous les moyens qu’il faut” pour atteindre ses objectifs, et a prévenu que le gouvernement endosserait l’entière responsabilité d’une éventuelle dégradation du climat social.