Web-activisme : adapter la communication sur les réseaux sociaux au contexte sécuritaire

Les web-activistes de la province du Kadiogo ont organisé ce samedi à Ouagadougou, un symposium pour éclairer les plus jeunes sur la manière adéquate de communiquer sur les réseaux sociaux, dans un contexte d’insécurité au Burkina Faso. Les panelistes du jour, Seydou Dramé, expert en communication et droit des médias, et Arouna Louré, porte-parole des web-activistes et journalistes victimes de menaces, ont livré leurs communications autour du thème « Communication en temps d’insécurité et de guerre : cas du Burkina Faso ». C’était sous la modération de Aziz Dabo.

Le panéliste Seydou Dramé, dans sa communication, a d’abord souligné que tout le monde n’a pas la même lecture de la situation nationale, selon qu’on soit dans une localité relativement en paix ou dans une autre en situation de crise. Il a signifié que les réseaux sociaux sur lesquels circulent toutes sortes d’informations ont tendance à supplanter les médias classiques. Et que, par leurs agissements, les web-activistes ne donnent pas souvent « des informations utiles ». Pour lui, « ils ne doivent pas être des porte-voix de l’ennemi, ni fournir par leurs écrits, photos ou vidéos, des informations sur le passage et le mouvement de nos forces combattantes. Chacun doit se battre pour qu’il y ait la paix ».

Une vue des participants

Dr Arouna Louré s’est exprimé dans le même sens que son prédécesseur. Il est parti du fait qu’il faut d’abord faire la différence entre le communicateur qui a un parti pris, le journaliste qui traite l’information telle quelle, avec un code bien défini, et ceux qui font la propagande dans l’information. « Si nous ne faisons pas le distinguo entre ces trois éléments, ça nous emmène à faire un faux débat car on voudrait que tout le monde communique sur une idée précise, alors que ce n’est pas le métier de tout le monde », a-t-il ecpliqué.

Dr Louré a par ailleurs relevé que, par-dessus tout, les web activistes doivent être mus par l’amour de la patrie. « Ils doivent donc se documenter, aller à la source de l’information et la vérifier avant de la livrer. »

François Guébré, participant

Le participant François Guébré a apprécié la qualité des échanges. Il a signifié que le Burkina actuel a besoin de tous ses fils et filles pour le sauver. « J’appelle les lanceurs d’alertes à joindre le centre d’appel du gouvernement au lieu de faire du buzz sur leurs propres pages », a-t-il suggéré.

Globalement, les participants ont salué l’initiative, de même que la richesse des contributions.