La Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (CNLF), par la voix de son coordonnateur, Dr Yves Kafando, a tenu ce 3 juin 2025 à Ouagadougou une conférence de presse pour dénoncer des manœuvres frauduleuses liées à la vente d’hydrocarbures subventionnés par l’État.
Selon les résultats d’une enquête menée par ses services, « une vaste opération de fraude » a été mise en place par certains marketeurs de sociétés de distribution de carburant. Ces derniers détourneraient les hydrocarbures achetés à prix subventionné auprès de la SONABHY, destinés exclusivement à la consommation des ménages dans les stations-service, pour les revendre à des industries, entreprises de BTP, sociétés minières et exploitants de carrières. « En véritables caïds du marché, ils ont établi un système de détournement de la destination première des hydrocarbures », a affirmé Dr Kafando.
La CNLF estime que 33.974.204 litres de carburant ont été ainsi illégalement redirigés vers ces structures, causant une perte financière pour l’État estimée à 7.710.894.851 FCFA. Elle qualifie ces pratiques de « véritable escroquerie à ciel ouvert » et de menace directe à la politique de redistribution des ressources par la subvention des carburants.
Dans l’attente de suites judiciaires et administratives, la CNLF a pris des mesures conservatoires, dont la fermeture de sites industriels et de carrières concernés. « Ces manœuvres dilatoires des marketeurs ont été dénoncées auprès de l’autorité compétente et les mesures conservatrices ont déjà créé leurs effets », a indiqué le coordonnateur.
La CNLF recommande également que les entreprises exclues du bénéfice du carburant subventionné puissent désormais s’approvisionner directement auprès de la SONABHY, sous contrôle strict des autorités habilitées. Elle appelle les acteurs économiques à plus de transparence et de conformité avec la réglementation.
« La CNLF restera le conseiller et le facilitateur pour ceux qui auront compris sa dynamique et se montrera intraitable et impartiale lorsque les intérêts supérieurs du peuple seront menacés », a indiqué Dr Kafando.