Vandalisme à Béguédo : devant le juge, les prévenus n’assument pas

Il s’est ouvert ce mercredi 04 mai au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Tenkodogo, le procès des individus qui avaient vandalisé des bars et auberges à Béguédo dans la nuit du 30 au 31 mars 2022. A ce premier jour de l’audience, 5 des 26 suspects arrêtés ont été à la barre, pour répondre, entre autres, d’actes de dégradation volontaire de biens et d’incitation à la commission de délits. Ils ont presque tous nié les faits qui leur sont reprochés.

S.M., crieur public de Béguédo, était le premier à comparaître. Agé de 73 ans, il a été celui qui a sonné le rassemblement des jeunes ayant commis le forfait. “J’ai reçu un appel téléphonique m’invitant à relayer un message auprès des jeunes, afin de les inviter à la mosquée de Béguédo “, a-t-il relaté. Mais à la question de savoir quel était l’objet du rassemblement, le septuagénaire a affirmé n’en savoir pas grand-chose. Une attitude curieuse relevée par le procureur qui a dit ne pas croire qu’une personne du troisième âge sonne un rassemblement de jeunes sans en connaître l’objet.

A.B est un autre prévenu, qui avait jugé inacceptable qu’une auberge soit située en face d’un cimetière. Il s’en était plaint d’ailleurs à trois reprises auprès du commissaire et du maire de la commune.

Le procureur, tout en reconnaissant que la position d’une auberge en face d’un cimetière posait problème, a interrogé le prévenu sur le lien avec la destruction des autres maquis. Une question à laquelle il n’a pas pu répondre.

SB, un des imams de la mosquée de Béguédo, était aussi devant le juge pour s’expliquer des faits qui lui sont reprochés, en l’occurence, des félicitations publiquement lancées à l’endroit des vandales, au lendemain des casses. Le chef religieux a refuté les accusations, alors que le procureur disposait de preuves contraires, puisque lors de la prière de vendredi ayant précédé les faits, l’imam avait, dans ses prêches, évoqué la question des maquis et des filles de joie dans la localité.

L.B., un autre imam de la même mosquée, a reconnu avoir prêché sur les sites de vente d’alcool et de travail de prostitués, mais a dit d’avoir jamais appelé à leur destruction.

D’ailleurs, il a déclaré n’avoir pris part qu’à une seule rencontre qui avait pour but, “d’écouter les prêches d’un jeune venu d’Egypte”.

D.B. est le seul des cinq prévenus à avoir reconnu, en partie, les faits à cette audience. En effet, ce jeune homme a reconnu avoir été dans deux maquis au moment de leur destruction, même s’il a nié avoir contribué aux casses.

L’audience reprendra dans les prochains jours.

Djamila Kambou

Source : Journal télévisé de la Rtb, à la date du 05 mai 2022