UNPCB : des producteurs réclament plus d’un milliard de Francs CFA au bureau sortant

Les animateurs de la conférence de presse. Au milieu, en Faso Dan Fani gris rayé, Casimir GNOUMOU.

Des producteurs de coton venus de plusieurs provinces du Burkina ont animé une conférence de presse ce vendredi 25 février 2022 au siège de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) à Bobo-Dioulasso. Ces producteurs dénoncent la mauvaise gestion de l’équipe de Karim TRAORE, ancien président de l’UNPCB, et de l’équipe sortante dirigée par Bihoun BAMBOU. Ils contestent par ailleurs le renouvellement des structures de l’UNPCB, remettent en cause certaines décisions des anciennes équipes dirigeantes, et accusent ces dernières de détournement portant sur plus d’un milliard de Francs CFA.

Des cotonculteurs participant à la conférence de presse

Les faits remontent à 2014, selon les conférenciers. Des producteurs de coton ont dénoncé la gestion « mafieuse et clanique » des ressources financières issues des récupérations des « 5 Francs par kilogramme et par cotonculteur ». Cette récupération n’avait pas fait l’unanimité en son temps, selon les frondeurs, car la majorité craignait la gestion de ces fonds.

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Malgré leur interpellation, Casimir GNOUMOU, porte-parole des frondeurs, affirme que le président de l’UNPCB d’alors, Karim TRAORE, et son conseil de gestion, se sont accaparés et distribué les ressources des cotonculteurs. « C’est ainsi que les membres du conseil de gestion se sont octroyé des crédits qui sont jusqu’à présent restés impayés, notamment les crédits pour l’achat de tracteurs, pour la commercialisation du maïs, des prêts octroyés de gré à gré, ect. ».

Le montant total de ce qui est considéré par Casimir GNOUMOU et ses camarades comme un détournement s’élèverait à un milliard deux cent quatre-vingt dix millions neuf cent dix-huit mille quatre cent dix-neuf (1 290 918 419) Francs CFA.

Casimir GNOUMOU et ses camarades résument la situation en un adage : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Le bureau sortant n’est que le prolongement de celui dirigé par Karim TRAORE, foi du conférencier. Ce même bureau, « qui veut protéger ses arrières-gardes à la fin de son mandant », travaillerait à mettre en place des démembrements qui répondraient de leur vœu et qui devrait contribuer à camoufler leur mauvaise gestion, détaille M. GNOUMOU. C’est pourquoi il exige un nouvel audit à l’UNPCB et au niveau de ses démembrements pour s’assurer, dit-il, de la bonne gestion des ressources des producteurs durant le mandat qui vient de s’achever, et aussi durant la présidence de Karim TRAORE.

Ainsi, les producteurs frondeurs dénoncent le renouvèlement de toutes les structures de l’UNPCB, l’UPPC, l’UDPC, le GPC, caractérisé, selon eux, par la manipulation, la corruption, le manque d’information, la rétention d’information, en violation des textes qui régissent le fonctionnement de l’UNPCB.

C’est pour remédier à tous ces maux qui minent l’UNPCB que Casimir GNOUMOU et ses camarades ont dit avoir initité la rencontre avec la presse. Par ailleurs, ils demandent que la somme de 1 290 918 419 Francs CFA, qui aurait été détournée par le conseil de gestion sortant de l’UNPCB, soit remboursée.

Le conseil de gestion sortant de l’UNPCB, mis en cause, a décidé de réagir aux accusations et aux dénonciations faites par les frondeurs, dans les jours à venir.

Les producteurs frondeurs sont venus des provinces du Houet, des Balé, des Banwa, du Mouhoun, de la Kossi, du Nayala, du Tuy, de la Comoé, de la Léraba, de la Sissili, du Ioba et de la Bougouriba.

Gibran MILLOGO,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins