Ce samedi 17 mai 2025, la ville de Ouagadougou a vibré au rythme de l’Histoire. De fortes délégations venues de plusieurs pays d’Afrique et du reste du monde ont convergé vers la capitale burkinabè pour assister à l’inauguration officielle du Mémorial Thomas Sankara. Un projet d’envergure, symbole de la Révolution burkinabè, érigé sur l’ancien site du Conseil de l’Entente.
Le Mémorial Thomas Sankara se veut un lieu de mémoire, de réflexion, d’éducation, mais aussi d’action. Il abritera une tour de 87 mètres, un mausolée de 10 mètres, une maison des mémoires, un musée, une bibliothèque, une médiathèque, une salle d’exposition, un Flambeau de la Révolution, une salle polyvalente, des ateliers d’innovation, des boutiques, des restaurants, un téléphérique, des statues, le Parc Thomas Sankara et cinq espaces aménagés.

Présidant la cérémonie au nom du Chef de l’État, le Premier ministre, S.E. Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, a donné à cette journée toute sa profondeur historique.
« L’histoire nous rappelle qu’il y a de cela 42 ans jour pour jour, le 17 mai 1983, les forces impérialistes et néocolonialistes ont orchestré l’arrestation du camarade capitaine Thomas Sankara, alors Premier ministre. Dans les jours qui ont suivi, la jeunesse combattante anti-impérialiste s’est mobilisée pour dire non à cette forfaiture. La graine de la Révolution démocratique et populaire venait ainsi d’être semée », a-t-il rappelé.
Le choix du 17 mai n’est donc pas fortuit. Il renvoie à un épisode fondateur de la lutte anti-impérialiste au Burkina Faso, une lutte que les autorités actuelles entendent poursuivre sous la bannière de la Révolution progressiste populaire.

Le Premier ministre a souligné que cette inauguration est avant tout un devoir de mémoire. Elle honore le président Thomas Sankara et ses douze compagnons, tombés sous les balles « des valets locaux de l’impérialisme et des nègres de salon », selon ses termes.
« Ces héros, morts pour l’idéal de dignité, de liberté, d’intégrité et de souveraineté, resteront à jamais vivants dans les cœurs et les consciences », a-t-il affirmé.
Il a également rappelé que la Révolution d’août 1983 a été nourrie par les mobilisations populaires déclenchées après le complot du 17 mai. Pour lui, l’impérialisme, toujours à l’œuvre aujourd’hui, continue de menacer les aspirations des peuples africains.
« Face à lui, nous restons debout, engagés à impulser de profondes transformations économiques et sociales pour le bien de nos populations », a-t-il déclaré avec force.

Le Mémorial Thomas Sankara n’est pas une simple construction : il est « le sceau indélébile de la reconnaissance d’un peuple en lutte », a insisté le Chef du Gouvernement. Il s’inscrit dans un espace de quatorze hectares, conçu comme un lieu de recueillement, mais aussi d’inspiration pour les générations futures.
« Le mémorial incarne la flamme de la Révolution, le refus de la domination impérialiste, et l’engagement à construire une Nation libre et souveraine », a-t-il ajouté.
Dans la foulée, le président de la délégation spéciale de la ville de Ouagadougou a annoncé qu’un hommage sera également rendu aux douze compagnons de Thomas Sankara. Des rues de la capitale porteront désormais leurs noms, perpétuant ainsi leur mémoire dans l’espace urbain et la conscience collective.
En inaugurant ce mémorial, le Burkina Faso célèbre son passé, affirme sa souveraineté et trace les contours de son avenir. Thomas Sankara, figure emblématique de la lutte pour l’émancipation africaine, continue d’éclairer le chemin de tout un peuple.
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