« Un nombre conséquent de Burkinabè veulent qu’on s’en remette pieds et poings liés à un messi » (NAB)

Ceci est une tribune du journaliste Newton Ahmed Barry dit NAB.

La culture de l’Etat de droit

Il est curieux de constater que le statut d’universitaire (ceux qui ont fait l’université) ne qualifie pas d’emblée à la culture de l’Etat de droit.

De ce fait, de nombreux cadres moyens ou même supérieurs ne savent pas que l’Etat de droit est par excellence le régime le mieux adapté pour affronter et vaincre les situations de crises, comme celles que nous traversons.

On va me renvoyer à l’échec du président Roch KABORÉ (jugement discutable au regard de l’expérience du MPSR. Mais là n’est pas mon propos).

L’Etat de droit a tout prévu, y compris des moments d’exception où, pour l’intérêt général, la loi peut être mise entre parenthèses. Mais cela se fait aussi selon des normes convenues et connues d’avance, selon une durée précise et sous le contrôle d’une instance pour prévenir les abus et notamment les atteintes à la vie.

Une vie perdue ne peut plus être ramenée (une pensée émue pour toutes ses familles qui sont présentement dans le deuil). Mais un bien perdu peut être retrouvé ou reconstitué.

L’Etat de droit permet donc d’agir efficacement et sur la durée. Évidemment, l’Etat de droit exige des hommes D’Etat.

Aujourd’hui, certainement devant la peur et la psychose, un nombre conséquent de Burkinabè veulent qu’on abdique de tout. Qu’on s’en remette pieds et poings liés à un messi, à un démiurge.

Cette attitude, qu’on peut comprendre, est pourtant un pis-aller. Dieu ne change pas la condition d’un peuple ou d’une nation tant qu’ils n’agissent pas dans le sens de leur souhait.

L’Etat de droit nous fait acteur de notre propre destin. Le régime autoritaire nous contraint à nous remettre à un sauveur. À nous déconsidérer pour récolter « le mépris » et « la régression ».

Les raccourcis !

Je ne suis pas en train de plaider pour la tenue d’une quelconque élection. C’est devenu avec la démocratie les mots honnis du Burkina.

Je parle de notre statut présent. Nous sommes bien dans un État de droit avec un président assermenté sur la constitution. Ce président a tous les atouts de l’Etat de droit pour réussir la lutte contre le terrorisme. Il n’a pas besoin d’agir dans le non droit pour être efficace.

Il faut donc qu’il sache s’en servir. Pour tout couronner, il a un premier ministre homme de loi. Il est difficile de rêver mieux. Comment une telle « paire » peut considérer la simple tenue des instances des partis politiques comme pouvant entraver la réussite de la lutte contre le terrorisme ?

Au fort moment des attentats terroristes en Europe, c’est en s’appuyant sur la loi que la majorité des États ont pu régler efficacement cette question. Au début des années 2000 une sonnerie de portable avec l’appel à la prière musulmane ( Allahou akbar !) dans un métro suffisait à déclencher un plan vigie pirates. Aujourd’hui, plus personne n’y prête vraiment attention !

Pour y arriver, ont-ils eu besoin de mettre le droit entre parenthèses ? De se livrer à des scènes d’horreur comme dans cette vidéo récente où on écrase les têtes de gamins les bras attachés dans le dos et les yeux bandés ?

Le droit est notre force ; le respect de la vie doit être le fondement de toute notre action.

Nous devons combattre les terroristes et non pas leur ressembler !

Allah aide, ceux qui s’aident !

NAB