Après l’éléphant de Bobo, le buffle de Ouaga et le boa de Tikaré, voilà qu’un nouveau visiteur, tout droit sorti des profondeurs légendaires, a choisi de se manifester. La paroisse de Bam, paisible et pieuse, ne s’attendait sûrement pas à une telle apparition.
Ce samedi 18 octobre au soir, alors que les fidèles s’apprêtaientt à méditer sur les mystères de la foi, un hôte inattendu a émergé du lac, l’air digne et vénérable. Un crocodile, pas n’importe lequel ! Un patriarche écailleux, centenaire, descendant direct de ces antiques crocodilidés qui, dit-on, avaient connu les missionnaires à leur arrivée.
Le curé, homme d’un grand discernement spirituel, eut tôt fait de remarquer que le visiteur ne figurait sur aucun registre de baptême. Or, dans une paroisse aussi ordonnée, on ne laisse pas traîner des âmes — fût-ce à sang froid — sans sacrement ni livret de chrétien. Il appela donc à la rescousse les agents des Eaux et Forêts, ces autres gardiens du Temple, mais version verte kaki.
Le commandant, un homme à l’œil aguerri, déclara en observant la bête :
« Celui-là n’est pas né d’hier ! Cent ans, pas un de moins. »
Certains anciens du village, émus, murmurèrent qu’il s’agissait peut-être du même crocodile que le père Roum avait effleuré de son goupillon en 1927, lors des premiers baptêmes. Il revenait, disait-on, non pour dévorer, mais pour régulariser sa situation ecclésiastique en vue du centenaire des premiers baptêmes du diocèse !
Après un bref séjour en observation — le temps de lui administrer quelques soins et peut-être un peu d’eau bénite —, le reptile a regagné son lac natal, sans doute soulagé d’avoir évité la catéchèse accélérée.
Ainsi s’achève la visite du crocodile de Bam, le plus ancien paroissien jamais recensé. Vous voyez bien! dans cette paroisse, même les habitants du fond des eaux ne veulent pas rater le centenaire !
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