Trois jours d’appel à manifester lancés depuis la diaspora n’auront pas ébranlé le calme des villes togolaises. Mais pendant que la population refusait l’agitation, plusieurs médias français se sont laissés emporter par un récit militant, relayant sans vérification des images fausses ou décontextualisées.
Malgré les appels insistants lancés depuis l’étranger entre le 26 et le 28 juin 2025, la tentative de mobilisation au Togo s’est soldée par un échec cinglant pour les activistes de la diaspora. Ni la rue, ni l’opinion nationale ne leur ont répondu. Mais ce qui a choqué le plus, c’est la facilité avec laquelle certains médias français ont repris ces contenus non vérifiés.
S’appuyant exclusivement sur des sources militantes, sans contre-enquête ni regard local, ils ont entretenu un récit biaisé : celui d’un Togo à feu et à sang, figé par une peur invisible, muselé par une répression omniprésente.

Une posture médiatique jugée irresponsable par plusieurs observateurs africains. « Ce journalisme d’ambiance, sensationnaliste et post-colonial, interroge l’éthique professionnelle de ces organes. Ce n’est plus de l’information, c’est de l’instrumentalisation », dénonce un acteur de la société civile de l’AES.
À coups de hashtags, de vidéos décontextualisées et de discours alarmistes, les activistes installés à l’étranger ont tenté d’embraser le climat social togolais. Mais sur le terrain, rien. Les marchés ont fonctionné normalement, les transports étaient en activité, et les rues de Lomé grouillaient comme à l’accoutumée.
Quelques incidents isolés ont bien été signalés, mais ils ont été rapidement maîtrisés par les forces de sécurité.
Cette séquence a surtout mis en lumière une stratégie bien huilée de désinformation. Des images recyclées, certaines vieilles de plusieurs années, d’autres provenant de Kinshasa ou Conakry, ont été diffusées sur les réseaux sociaux en prétendant illustrer des scènes récentes à Lomé.
Un peuple resté lucide
En réalité, ces trois jours ont surtout révélé la maturité du peuple togolais, resté sourd aux appels au désordre. Loin de se laisser manipuler, les citoyens ont préféré la stabilité à l’agitation téléguidée. Ce refus du chaos témoigne d’un ancrage fort dans la paix sociale et dans la souveraineté nationale.
Christophe KOMLAN
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