[Tribune] Suspension de RFI : « Il n’y a pas de quoi fouetter un chat » (Sayouba Traoré)

Ceci est une réaction de Sayouba Traoré, ancien Journaliste burkinabè à RFI, suite à la suspension de RFI par les autorités burkinabè.

Préoccupé par l’état de santé de Pelé, et cloîtré par les 2 degrés dehors, je viens de voir l’information.

Dans la vie d’un média, ce genre de péripéties arrive. Il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat.

Pour travailler dans un pays étranger, un média obtient l’autorisation des autorités de ce pays. Ce qui est tout à fait normal. Et cette autorisation comporte un cahier de charges.

Sauf s’il s’agit de Saints, deux personnes ou deux groupes de personnes ne peuvent éviter des incompréhensions. C’est dans le noir que la vache piétine son petit.

Quand une embrouille arrive, il y a des modalités pour régler ça. Un pays souverain a parfaitement le droit de suspendre un média. Et on discute pour revenir à une meilleure entente. Tout ce que je décris a lieu dans le monde chaque jour.

Il y a les règles. Il y a les humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Mon village Thiou est aujourd’hui sinistré. Je voudrais dire à mes compatriotes que la situation est sérieuse. Moi-même j’ai reçu plusieurs fois les éléments incriminés. Je me suis toujours demandé quel est l’intérêt pour un Burkinabè de relayer la soupe des terroristes.

RFI, ce sont des humains qui dirigent ce média. La Transition, ce sont des humains. S’il y a de la bonne foi de part et d’autre, je ne doute pas que la bonne entente va revenir.

Mais, nous-mêmes. Cessons de relayer les éléments de langage des terroristes. On peut bien hurler contre les médias. Mais si nous-mêmes nous nous rendons coupables de ce que nous reprochons aux autres. Ou bien quand nous on fait, c’est bien. Et quand les autres font, c’est mauvais?

Je vous assure. Je reçois de ces trucs. Ne me dites pas que vous ne les avez jamais visionnés ou écoutés.

Je ne m’attends pas à faire l’unanimité. Toutefois, je le redis. Avec le Capitaine, ça semble bouger. Arrêtons les bêtises maintenant! Ce ne sont pas les manifestants qui vont diriger ce pays.