Ceci est une tribune de l’écrivain Adama Siguiré.
Le patriotisme ou le défi de la gouvernance.
J’ai écouté dans plusieurs groupes wathsapp, ce Burkinabè qui parle aux Burkinabè dans un langage de vérité. Et il révèle tout le mal de ce pays. Du reste, dans mon livre Le terrorisme ou l’échec de la démocratie française en Afrique: cas du Burkina Faso, j’ai longuement parlé de ce mal. En clair,voilà la synthèse: l’élite burkinabè est vachement riche et c’est cette richesse qui a fait le lit de la misère des masses et la misère des masses a produit l’extrémisme et l’extrémisme a accouché le radicalisme et le radicalisme a accouché le terrorisme.
Pour être précis, souvent, je me demande sans avoir le courage de le dire aux gens: quel est le secret des autres? J’ai plusieurs fois cru que j’étais victime d’une certaine malédiction. Comment les gens font pour nourrir leurs familles, envoyer leurs enfants à l’école et construire des villas à coût de millions dans plusieurs localités ? C’est quel travail, ils font? C’est quel salaire on leur donne? Ou bien,moi, je gaspille mon argent?
L’audio qui circule va faire mal. Il révèle dans un français bien accessible tout le mal de notre pays. Le corporatisme: si vous voulez savoir jusqu’où les gens sont corporatistes dans ce pays, dites une seule vérité sur leur profession. Er après cela, il y a la corruption. Si vous voulez vous faire des ennemis, essayez de dénoncer ce mal. Le capitaine TRAORE a du pain sur la planche. Le terrorisme a des causes plus internes qu’externes. Et vouloir combattre ces causes, c’est se faire des ennemis. L’administration publique, le plus grand mal de notre pays. Les diplômés, les intellectuels et les hommes politiques, les causes de toutes nos misères.
Il faut avoir une force transcendante pour redresser ce pays. On ne peut pas construire le Burkina sans déconstruire les Burkinabè. Personne ne peut faire des miracles dans ce pays. Et déconstruire les Burkinabè relève pratiquement de l’impossible. Entre se battre pour les masses et se battre pour les diplômés, les fonctionnaires et les bourgeois, le capitaine TRAORE doit choisir et vite choisir. Voilà une mission qui relève de la mer à boire.
Demander à ceux qui ont accumulé tous les avantages et tous les privilèges de céder 5 F aux masses qui ont faim, qui n’ont pas d’eau potable pourrait vous valoir un autre coup d’État.
C’est le temps de l’observation.