[Tribune] “La politique, est-ce un métier ou une rente au Burkina?” (Lookmann Sawadogo)

Ceci est une tribune du journaliste Lookmann Sawadogo sur l’engagement politique et la démocratie au Burkina Faso.

« La politique est un métier » est le titre d’un livre de Laurent Gbagbo paru en 2002. L’ancien président ivoirien et opposant historique donne des leçons intéressantes. Gbagbo nous apprend que la politique exige le savoir-faire, le professionnalisme, des valeurs et principes.

L’homme reste un exemple de longue pratique et de conviction constante en politique.
Disons que tout métier se pratique avec art, passion et conscience. Le tout autour d’une déontologie et d’une éthique.

Est-ce le cas au Burkina ? La politique est-elle ce métier dont parle Gbagbo?

En tout cas, au Burkina Faso, il semblerait que la politique est une des sources principales de revenus pour une grande majorité de personnes.

Cette thèse est dégradante. Malheureusement. Mais elle parait plus que vraie dans la réalité.
Car la politique dans notre pays s’accommode d’affaires, de comportements, d’attitudes et de pratiques bien loin des valeurs et idéaux que celle-ci représente.

L’argent a totalement dévoyé le jeu politique burkinabè, ces dernières années. Notamment depuis la quatrième république, avec le renouveau démocratique.

Ainsi, le nomadisme politique et l’achat de la conscience des électeurs et des votes sont devenus les cancers qui rongent notre démocratie.

Le dévoiement de la politique est en lien avec les malaises de l’Administration publique et partant, de l’Etat. L’esprit de la politique y a chassé l’esprit républicain. D’où la nécessité de changer radicalement les choses en refondant en profondeur.

Lookmann Sawadogo