[Tribune] « Je reste et demeure pro-ivoirien. Comme il y en a qui sont pro-maliens ou pro-russes. » (Lookmann Sawadogo)

Dans les lignes qui suivent, le journaliste Lookmann Sawadogo se prononce sur les relations entre le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire.

VIVE LE TAC BURKINA /CÔTE D’IVOIRE !

Je choisirai la Côte d’Ivoire au détriment du Mali et de la Guinée.
Pour les raisons historiques, politiques, économiques et sociologiques qui ne sont plus à démontrer. Et aussi parce qu’aucun autre pays limitrophe ou éloigné ne partage l’ensemble de ces valeurs avec nous.
La relation depuis la Haute Volta et la Basse Volta qui se continue entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire reste irremplaçable, inaliénable et immuable.
Le Traité d’amitié et de Coopération (TAC) est le meilleur traité qui n’existe entre aucun pays et la Côte d’Ivoire. C’est un privilège partagé et un symbole fort d’une unité séculaire. Un tiers des famille burkinabé ont un membre en terres ivoiriennes. Près de 8 millions de Burkinabé vivent en Côte d’Ivoire. C’est la diaspora la plus forte parmi celles des 15 pays de la sous-région ouest africaine.
Les Burkinabé ont participé à la construction de la nation ivoirienne par le travail agricole. Aujourd’hui le Burkina est le deuxième partenaire commercial de la Côte d’Ivoire. Les entreprises burkinabé sont les premières sur le marché ivoirien. Pour les domaines bancaires, de la cimenterie, de l’immobilier etc…
La Côte d’Ivoire a participé à la formation de l’élite intellectuelle et une grande part des cadres qui font la fierté du Burkina Faso dans tous les secteurs nationaux.
C’est entre au bas mot 300 et 500 milliards de devises qui entrent au Burkina venant de la diaspora burkinabé ivoirienne, il y a une décennie. Combien de devises rentrent aujourd’hui ?

Ce que je dis est mon opinion et mon choix de citoyen libre et cela n’engage que moi. Je reste et demeure pro-ivoirien. Comme il y en a qui sont pro malien ou pro russe.

Ce qui intéresse le Burkina pays enclavé sans débouché maritime et en guerre c’est d’avoir une mamelle pleine de lait à téter pour grandir vite et non des mamelles flasques sans lait ou avec du lait plein de microbes.

Je me plierai à la volonté de rompre la TAC, de briser le lien de sang et d’aller vers un autre pays autre que la Côte d’Ivoire, le jour qu’un pouvoir élu le ferait et aura accepté soumettre une telle option aussi capitale à l’appréciation du peuple souverain par référendum.
Les britanniques ont quitté l’union Européenne, parlant du Brexit, après une consultation référendaire.

Aucun gouvernement quel qu’il soit, malgré ses qualités et ambitions ou le mandat dont il disposerait n’aura assez de légitimité pour décréter et lier des destins de peuples unilatéralement sans tenir compte de la volonté réelle du peuple.

Je ne m’oppose pas à l’idée d’une quelconque fédération Mali-Burkina-Guinee.
J’exprime ma pensée profonde. Et si c’était un référendum qui devait en décider je militerais pour le « NON ».

Lookmann Sawadogo,
Journaliste éditorialiste /Auteur
Certifié diplomatie et relations internationales,
Diplômé géopolitique et géostratégie (Instut Thales Dakar)