[Tribune de Dr HK] Appel : Burkina Faso – Côte d’Ivoire, une fraternité à préserver et à renforcer

Ceci est une tribune de Dr Harouna Kaboré intitulée “Appel : Burkina Faso – Côte d’Ivoire, une fraternité à préserver et à renforcer”.

Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont bien plus que de simples voisins géographiques. Ils sont liés par une histoire commune, une fraternité forgée au fil des siècles, et des économies profondément imbriquées. Cette relation unique constitue un modèle de coopération et d’intégration régionale, dont la préservation et le renforcement s’imposent comme une nécessité stratégique pour l’avenir des deux peuples.

Au-delà des aléas conjoncturels, des tensions passagères et des défis socio-économiques, il est impératif de garder à l’esprit l’intérêt supérieur des populations. De part et d’autre des frontières, des millions de Burkinabè et d’Ivoiriens partagent des liens de sang, d’amitié et de solidarité. Le dynamisme des échanges humains, commerciaux et culturels est la preuve vivante de cette interdépendance bénéfique qui dépasse les contingences politiques et économiques du moment.

À titre d’illustration, l’économie ivoirienne repose, pour une part significative, sur la contribution active de la diaspora burkinabè dans des secteurs clés tels que l’agriculture, le commerce et les services. De son côté, le Burkina Faso bénéficie des infrastructures portuaires ivoiriennes pour ses importations et exportations et d’une mâne financière importantes à travers les transferts de fonds de sa diaspora et leur investissements, soulignant ainsi l’importance vitale d’une coopération harmonieuse. Cette interdépendance est une force, une opportunité qu’il faut consolider pour construire un avenir commun prospère et stable.

Face aux défis contemporains – qu’ils soient sécuritaires, économiques ou sociaux – le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire doivent plus que jamais œuvrer main dans la main. Les dirigeants, les acteurs économiques et les citoyens des deux pays ont la responsabilité historique de dépasser les turbulences conjoncturelles pour inscrire leur partenariat dans la durée. Cela passe par un dialogue permanent, une vision partagée du développement et la mise en place de mécanismes de coopération renforcés dans les secteurs stratégiques.
Il est crucial de promouvoir des politiques de co-développement qui prennent en compte les réalités locales et les aspirations des populations. Investir dans les infrastructures transfrontalières, encourager les échanges culturels et économiques, et renforcer les mécanismes de libre circulation des personnes et des biens sont des leviers essentiels pour bâtir un avenir commun prospère.

L’exemple du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC), signé en 2008 sous l’impulsion de leurs Excellences les présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo, illustre parfaitement cette volonté de raffermir les liens entre les deux nations. Ce cadre institutionnel inédit qui a été préservé par leurs Excellences les présidents Roch Kaboré et Allassane Ouattara, visait à renforcer la coopération bilatérale dans des domaines stratégiques tels que les infrastructures, l’économie, la sécurité et la culture. Depuis sa mise en place, le TAC a permis la concrétisation de nombreux projets d’envergure, favorisant le développement mutuel et le rapprochement des populations Ce traité demeure aujourd’hui un modèle à poursuivre et à adapter aux nouvelles réalités géopolitiques et socio-économiques. À quand le prochain TAC ?

Le modèle unique de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire est un héritage précieux qu’il nous appartient de préserver.. Ensemble, dans un esprit de fraternité et de complémentarité, nous pouvons transformer nos défis en opportunités et faire de notre partenariat un exemple inspirant pour toute la région ouest-africaine. Il y a la CEDEAO, il y a l’UEMOA, il y a l’AES, il y a le conseil de l’Entente mais il y a le Burkina et la Côte d’Ivoire : deux nations inséparables qui ont plus de choses en commun aujourd’hui et qu’il faut absolument préserver et consolider. J’y crois !

Je lance un appel afin que nous restions unis, solidaires et déterminés à bâtir un avenir où nos peuples prospèrent ensemble, au-delà des fluctuations conjoncturelles, pour le bien-être des générations actuelles et futures. C’est un cris de cœur et de raison. Nos prises de positions dans tous les cadres et via les médias et les réseaux sociaux doivent être à la fois dépassionnées et empreintes de responsabilité. Abidjan c’est l’autre nom de Ouaga. Ne l’oublions pas! La comoé est ivoiro-Burkinabè. La nature nous a lié et nous devons y veiller ! Il est tant de faire vivre des messages de fraternité et de paix entre nos deux nations sœurs. Cultivons l’amour en désarmant nos bouches et nos cœurs !

Dr HK