Tchad : la police disperse une manifestation des habitants du Moyen Chari

La marche pour la dignité et la justice, initiée par les ressortissants du Moyen Chari, suite à la tuerie de Sandana, a été dispersée par la police, mardi matin, dans la capitale tchadienne, N’Djamena.

« La police et la gendarmerie ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser notre manifestation à l’espace Fest Africa où nous étions ressemblés pour rendre un dernier hommage aux victimes de la tuerie du village de Sandana dans le Moyen Chari », a indiqué à l’Agence Anadolu l’un des manifestants, Heissein Abdel, contacté par téléphone.

« C’est vrai que les autorités n’avaient pas donné leur accord pour cette marche, elles n’avaient non plus refusé la marche. Nous sommes dans un Etat de droit et avons donc le droit de s’exprimer. C’est une manifestation pacifique regroupant des fils et filles du Moyen Chari tous vêtus de noir. Nous avons le droit de rendre un hommage à nos frères et sœurs tués à Sandana. Pourquoi nous envoyer les forces de l’ordre pour nous réprimer ? », se demande Brahim Haggar, ressortissant du Moyen Chari.

Dimanche, les ressortissants du Grand Moyen Chari, les provinces du Mandoul et du Moyen Chari (sud) ont annoncé lors d’une conférence de presse une journée de deuil avec une « Marche pour la dignité et la justice » pour le mardi 15 février.

Cette manifestation est organisée en contestation de la tuerie de Sandana dans le Moyen-Chari (sud) qui avait fait 12 morts selon les ONG de défense des droits de l’homme.

Dans la journée du 9 février, la découverte d’un corps sans vie d’un éleveur a provoqué un conflit intercommunautaire dans le Moyen Chari causant de nombreuses pertes en vies humaines.

A la suite de ces violences, le président de transition, Mahamat Idriss Deby, a appelé les populations à collaborer avec les forces de l’ordre pour récupérer les armes des mains des civils non autorisés.

Pour le président du Conseil militaire de transition, la récurrence des conflits est la résultante des détentions illégales des armes par des civils.

« Cette triste réalité est la conséquence directe des crises qui sévissent autour de notre pays. La majorité de ces armes détenues par les civils viennent directement des pays voisins qui se trouvent en situation de guerre civile », a-t-il expliqué dans un tweet dimanche.

Agence Anadolu