Soudan : “Des officiers de l’armée de l’ancien régime sont à l’origine de la tentative de coup d’État”

Le Parti national Oumma, le plus grand parti de la coalition au pouvoir au Soudan, a condamné, mardi, la tentative de coup d’État dans le pays, et l’a considérée comme “une continuation des misérables tentatives d’avorter de la révolution de décembre par des officiers de l’armée qui soutiennent l’ancien régime”.

Le parti a déclaré, dans un communiqué : “Dans la foulée de ces misérables tentatives pour faire avorter notre grande révolution, ce matin, un certain nombre d’officiers des forces armées de l’ancien régime ont lancé une tentative de coup d’État manquée pour un éventuel retour à l’ère de l’ancien régime.”

Par voie de communiqué, le Parti a condamné cette tentative ratée, rassurant le peuple soudanais qu’il œuvrera à protéger les acquis de la révolution et le gouvernement de transition de toutes leurs forces. “Notre peuple qui s’est sacrifié pour cette transformation démocratique défendra la vérité et bloquera la route à ceux qui tentent de porter atteinte à la sécurité et la sûreté de la nation”, a souligné le communiqué.

Dans ce même contexte, le parti a appelé “les forces politiques et le peuple soudanais à se soulever afin de protéger les acquis de la nation”.

Plus tôt, dans la journée du mardi, la télévision officielle soudanaise a annoncé une tentative de coup d’État, appelant la population à “la confronter“.

Plus tard, un membre du Conseil de souveraineté, Mohamed al-Faki Suleiman, a affirmé lors d’une déclaration à l’Agence Anadolu : “la situation est actuellement sous contrôle, car certaines des personnes impliquées dans la tentative de coup d’État ont été arrêtées et soumises à une enquête pour découvrir les détails de l’opération, ses cerveaux et ceux qui en sont derrière les exécutants“.
Et d’ajouter : “l’armée négocie actuellement avec les unités militaires du Corps des blindés de la région d’al-Shagara, au sud de Khartoum, qui ont participé au coup d’État, pour une reddition sans résistance afin d’éviter le recours à la force“.

Le 11 avril 2019, le commandement de l’armée a démis Omar el-Béchir (1989 – 2019) de ses fonctions, sous la pression des protestations populaires qui ont débuté vers la fin de 2018, dénonçant la dégradation des conditions économiques.

Depuis le 21 août 2019, le Soudan vit une période de transition de 53 mois, qui devrait se terminer par la tenue d’élections au début de l’année 2024. Durant cette transition, le pouvoir est partagé par l’armée, les forces civiles et les mouvements armés, signataires de l’accord de paix.

* Traduit de l’arabe par Hajer Cherni

Agence Anadolu