Le chef du Conseil de souveraineté soudanaise et commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, a décidé, ce dimanche, de geler les comptes des Forces de soutien rapide et de leurs sociétés dans toutes les banques du Soudan et en dehors du pays.
L’armée soudanaise a déclaré par voie de communiqué qu’al-Burhan “a émis aujourd’hui une décision stipulant le gel des comptes des Forces de soutien rapide et de ses sociétés dans toutes les banques du Soudan et leurs succursales à l’étranger”.
“La décision stipulait d’empêcher le décaissement de tous les droits ou budgets qui leur étaient alloués (aux Forces de soutien rapide)”, a ajouté la même source.
Selon le communiqué, “al-Burhan a ordonné au ministère des Finances et de la Planification économique et à la Banque du Soudan d’appliquer la décision”.
Les combats aux armes légères et lourdes ont repris entre l’armée soudanaise et les forces paramilitaires du soutien rapide dans la capitale Khartoum, exacerbant les souffrances de la population, malgré la signature de la “Déclaration de Djeddah” par les deux parties en Arabie saoudite, au soir du jeudi dernier.
L’armée et les Forces de soutien rapide ont approuvé la “Déclaration de Djeddah”, qui inclut des engagements humanitaires applicables immédiatement en plus d’un calendrier pour de nouveaux pourparlers directs en Arabie saoudite, dans l’espoir de parvenir à un accord d’un cessez-le-feu permanent.
Entre autres engagements des deux parties, figurent la sécurisation de l’aide humanitaire, le rétablissement des services de base, le retrait des forces des hôpitaux et des cliniques et l’inhumation des morts dans le respect.
Depuis le 15 avril, des combats à grande échelle ont éclaté dans plusieurs villes soudanaises entre l’armée, dirigée par al-Burhan, et les forces paramilitaires du soutien rapide, dirigées par le vice-président du Conseil, Mohamed Hamdan Dogolo (Hemidti).
Il y a des divergences entre les deux leaders, dont la plus importante concerne le délai de mise en œuvre d’une proposition d’intégration des Forces de soutien rapide dans l’armée, qui est une clause clé dans un transfert de pouvoir espéré durant la phase de transition du pouvoir des militaires aux civils. Al-Burhan, alors qu’il était allié à Hemidti, avait décrété des mesures d’exception le 25 octobre 2021, stipulant la dissolution du Conseil de souveraineté et du Conseil des ministres et la déclaration de l’état d’urgence dans le pays.
Les opposants à ces mesures ont considéré qu’il s’agissait d’un “coup d’État militaire”, alors que selon al-Burhan, ces mesures visaient à “restaurer le cours de la période de transition” et s’est engagé à remettre le pouvoir aux civils par le biais des élections ou par voie de consensus national.
Agence Anadolu