Situation nationale : l’UAS entame des actions à partir de Bobo

Face à la situation sécuritaire difficile et à la crise économique marquée par une inflation, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) a donné de la voix à la faveur de son assemblée générale tenue à Bobo-Dioulasso le samedi 13 août 2022.

Devant les délégués syndicaux et les délégués du personnel de Bobo, les responsables de l’UAS ont appelé leurs militants à se mobiliser et à se tenir prêts pour d’éventuelles actions.

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La crise sécuritaire, la rentrée scolaire 2022-2023 et le chevauchement dans les universités publiques, le “mépris des syndicats” et les velléités de remise en cause des droits et acquis des travailleurs, le Régime d’Assurance Maladie Universelle, étaient les sujets au menu.

Les participants à l’AG

Sur la crise sécuritaire, l’UAS a fait le constat d’une situation qui « ne s’est guère améliorée » plus de six mois après le putsch du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). « Pire, elle s’est considérablement détériorée. Près de la moitié du territoire national est hors de contrôle, avec des terroristes qui mettent tout en œuvre pour isoler les grandes villes », a fait savoir Guy Olivier OUEDRAOGO, Secrétaire Général de la CSB et Porte-parole de l’UAS.

L’Unité d’Action Syndicale a aussi dénoncé, entre autres, la militarisation de l’Administration publique et des menaces et intimidations de citoyens, des velléités de remise en cause des libertés démocratiques, des acquis de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et des acquis des travailleurs, ainsi que la revalorisation « indécente » des salaires du Président du Faso, du Premier ministre, des présidents d’institutions et des membres du gouvernement.

Face aux délégués syndicaux et aux délégués du personnel, l’Unité d’Action Syndicale a aussi dénoncé ce qu’elle qualifie de mépris des syndicats. Un mépris que les travailleurs de Bobo n’ont pas manqué d’illustrer, selon le Porte-parole de l’UAS : « Des premiers échanges, c’est qu’ils sont très bien informés de la situation du pays. Ils sont préoccupés ; ils pensent effectivement qu’il y a aussi du mépris, surtout après que le Premier ministre nous a dit qu’il n’avait pas trop de temps et que pour les problèmes que nous voulions lui exposer, d’aller voir le ministre du travail. Ils ne l’ont pas du tout apprécié…».

A la question de savoir s’il faut s’attendre à un appel à manifester de l’UAS dans les jours à venir, Guy Olivier OUEDRAOGO a répondu que c’est la base qui déciderait de la marche à suivre. Selon le Porte-parole de l’UAS, l’assemblée générale de Bobo-Dioulasso visait à écouter et recueillir les propositions des militants à la base, en vue d’actions concrètes pour de meilleures conditions de vie des travailleurs du Burkina.

L’AG de Bobo n’est que le début d’une série de rencontres qui auront lieu dans d’autres régions du pays. A la fin, il est prévu une synthèse à Ouagadougou, assortie de perspectives.

Gibran MILLOGO,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins