Sénégal : vives tensions à la veille du procès de l’opposant Ousmane Sonko

Des affrontements entre partisans de l’opposant Ousmane Sonko et les forces de défense et de sécurité ont éclaté lundi en début de matinée et sont toujours en cours à Ziguinchor, dans le sud du Sénégal.

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Les sympathisants du maire de Ziguinchor ont pris d’assaut son domicile pour s’opposer à une probable arrestation (mandat de prise de corps) de l’opposant dans le cadre de son procès pour viol et menaces de mort contre une employée d’un salon de beauté qui s’ouvre mardi 16 mai à Dakar.

Les principales artères menant au domicile de Sonko ont été bloquée par les manifestants pour barrer la route aux FDS usant de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Un membre de la police a perdu la vie lors desdites manifestations selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome.

Dans un communiqué, Diome a confirmé « le décès de l’agent de police Hassime Diédhiou survenu ce lundi à Ziguinchor suite à un tragique accident causé par un char du groupement mobile d’intervention (Gmi) ».

Plusieurs blessés ont été enregistrés du côté des manifestants, selon des sources concordantes.

Communément appelé affaire Sweet beauty (nom du salon de beauté), ce contentieux s’est dévoilé au grand jour en février 2021 avec la plainte de Adji Sarr accusant Ousmane Sonko de viols répétitifs et menaces de mort sur sa personne.

L’arrestation du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), en mars 2021, avait donné lieu à des heurts sanglants ayant causé la mort de 14 personnes.

Sonko avait finalement été placé sous contrôle judiciaire.

Début mai, l’opposant avait annoncé “une campagne de désobéissance civile”. « La justice nous a fait trop de mal. Nous avons décidé d’engager une campagne de désobéissance civile vis-à-vis de cette justice », avait-il déclaré.

Il n’a ainsi pas participé à son procès en appel le 8 mai pour diffamation contre le ministre du Travail Mame Mbaye Niang. Il a été condamné à une peine de prison de six mois avec sursis et le paiement de dommage et intérêt d’un montant de 200 millions de francs CFA (332 mille USD). Un verdict qui, s’il est confirmé en cassation, risque de compromettre ses chances de participer à la présidentielle de 2024 pour laquelle il a déclaré sa candidature.

Les avocats de l’opposant qui ont animé un point de presse à Paris, dans la mi-journée, ont affirmé que leur client n’a pas encore reçu de convocation pour le procès devant la chambre criminelle.

Agence Anadolu