Ousmane Sonko, leader du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a révélé lundi soir, dans un enregistrement vidéo, avoir été victime d’une tentative d’assassinat le jour de son procès en diffamation, jeudi dernier.
Le leader de Pastef a été gazé et extirpé de force de son véhicule par les FDS alors qu’il se rendait au tribunal pour les besoins du procès l’opposant au ministre Mame Mbaye Niang. Des taches jaunâtres étaient perceptibles sur le boubou blanc qu’il portait à son entrée au tribunal de Dakar.
“Ce qui s’est passé le jeudi 16 mars sous les yeux du monde entier n’est ni plus ni moins qu’une tentative d’assassinat. On m’a aspergé d’un liquide extrêmement nocif pour la santé”, a indiqué Sonko sur son lit d’hôpital où il est interné depuis lors.
“Ce liquide dont nous ignorons encore la composition et à propos duquel les médecins ont des soupçons, a provoqué immédiatement chez nous des difficultés respiratoires, des effets paralysant au niveau des yeux, des réactions cutanées ainsi que des effets néfastes au niveau de l’appareil digestif”, a-t-il dit, notant que les symptômes s’étaient aggravés en fin de journée.
“Ils veulent se débarrasser de moi à tout prix”, a-t-il asséné, accusant directement le président Macky Sall et son régime.
Le leader des Pastef, visiblement pas en grande forme, a fait savoir que des prélèvements faits sur son corps et son boubou ont été envoyés à l’étranger pour déterminer les substances.
Disant se porter mieux grâce aux soins que lui ont prodigués ses médecins, le leader des Pastef a écarté toute idée d’une évacuation sanitaire à l’étranger par ses sympathisants et alliés de l’opposition.
“Tant que nos médecins ici au pays assurent pouvoir me prendre en charge convenablement je ne quitterai pas ce pays”, a-t-il insisté. “ S’ils recommandent mon évacuation, nous agirons en conséquence”, a-t-il concédé toutefois.
Le leader de Pastef a indiqué qu’avec ses avocats une suite judiciaire va être donnée à cette affaire.
Il a, dans la lancée, appelé ses partisans à poursuivre la mobilisation dans ce combat contre l’injustice.
Depuis le jour du procès, des manifestations sporadiques éclatent dans certaines zones du pays, notamment dans le Sud. Lundi, un jeune manifestant a été tué par balle dans la commune de Bignona (sud) et le siège du parti présidentiel, Alliance pour la république (Apr) à Ziguinchor (commune où Sonko est le maire) a été incendié.
Des syndicats d’enseignants ont décrété un débrayage ce mardi suivi de 48 heures de grève pour exiger la libération des enseignants arrêtés lors desdites manifestations.
Le procès a été reporté en audience spéciale au 30 mars. Un verdict en sa défaveur pourrait priver Sonko, arrivé 3ème à la dernière présidentielle avec 15% des voix, d’une participation au prochain scrutin qui se tient le 25 février 2025.
Agence Anadolu