“Save the children” et l’UNICEF déplorent le recrutement des enfants par les groupes armés

L’ONG “Save the Children” et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) ont mis en garde, samedi, contre le recrutement illégal des enfants par des forces armées ou des hommes armés, malgré un accord historique conclu il y a 15 ans à Paris pour lutter contre l’utilisation d’enfants dans les conflits.

« Dans le monde entier, des enfants aussi jeunes que huit ans sont toujours menacés par le recrutement illégal par des forces armées ou des gangs armés, malgré un accord historique conclu il y a 15 ans à Paris pour lutter contre l’utilisation d’enfants dans les conflits », ont indiqué les deux organisations de défense des droits de l’enfant dans un communiqué.

Selon elles, « les agences de défense des droits de l’enfant, ainsi que le gouvernement français et d’autres membres du Groupe de pilotage des Principes de Paris (PPSG) – formé après l’adoption des Principes et Engagements de Paris en 2007 lancent maintenant de nouvelles orientations pour s’attaquer au problème ».

Les mêmes sources soulignent que « le Manuel opérationnel des Principes de Paris fournit des orientations complètes sur les Principes de Paris à l’intention des spécialistes de la protection de l’enfance, des responsables gouvernementaux et d’autres praticiens travaillant pour prévenir et répondre au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des acteurs armés ».

Sanjay Wijesekera directeur programme à l’UNICEF a déclaré que « dans les conflits à travers le monde, le recrutement et l’utilisation d’enfants souvent des enfants déjà parmi les plus vulnérables ont un impact brutal, destructeur et durable sur leur développement physique et psychologique et leur bien-être ».

« Ce manuel est un outil essentiel non seulement pour protéger les enfants contre les risques de recrutement, mais aussi pour offrir aux enfants qui ont été recrutés les meilleures chances d’avoir un avenir plus positif » a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « Dans de nombreuses zones touchées par le conflit, les enfants continuent d’être menacés d’être recrutés par des acteurs armés, qui les exploitent comme combattants ainsi que pour des violences sexuelles et d’autres formes d’abus ».

Selon le responsable de l’UNICEF « la conférence de Paris de 2007, organisée par le gouvernement français et l’UNICEF, a réuni 68 pays y compris ceux touchés par le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que des pays donateurs pour lutter contre le recrutement d’enfants et mobiliser la volonté politique pour y faire face ».

De son côté, Nicolas de Rivière, Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies a déclaré que « le manuel est un outil précieux qui donnera un nouvel élan à la mise en œuvre des Principes de Paris et pour libérer une fois pour toutes les enfants de la guerre ».

« Les enfants déplacés ou vivant dans des zones de conflit sont parmi les enfants les plus vulnérables au monde. Leurs droits ne doivent pas être suspendus ou ignorés », a indiqué pour sa part Gabriella Waaijman, directrice humanitaire de Save the Children.

« Les enfants peuvent être incroyablement résilients et, avec le bon soutien, ils peuvent se remettre des situations les plus difficiles et s’épanouir. En tant que communauté mondiale, nous devons protéger les enfants les plus marginalisés contre le recrutement et l’utilisation par des acteurs armés et demander des comptes aux auteurs de violations graves » ajoute-t-elle.

« Jusqu’à présent, 112 États membres de l’ONU ont approuvé ces importants engagements politiques. De nombreux États membres ont également pris des mesures pour concrétiser leurs engagements en soutenant concrètement des dizaines de milliers d’enfants qui ont été empêchés d’être recrutés, qui ont été soutenus après leur libération ou qui ont trouvé justice pour une violation de leurs droits » ont affirmé les organisations.

« Cependant, malgré ces réalisations, la réalité est que les parties belligérantes continuent de recruter et d’utiliser des enfants dans des situations de conflit armé à travers le monde à des taux alarmants. Le soutien à la réintégration requis par les enfants n’est pas toujours disponible et la justice est souvent insaisissable » concluent-elles.

Agence Anadolu