Santé : 44,3% des femmes pratiquent la dépigmentation au Burkina

A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme ce mardi 08 mars 2022, l’Initiative africaine stop la dépigmentation (IASD) a animé une conférence à Ouagadougou au sein de la Cité universitaire de la Patte d’Oie. Cette conférence avait pour objectif de tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène de la dépigmentation, qui, selon les conférenciers, est devenue le troisième problème de santé publique au Burkina Faso après le paludisme et les maladies respiratoires.

En collaboration avec la Cellule féminine de la cité universitaire de la Patte d’Oie, l’IASD a organisé une conférence de presse, dans le cadre de la célébration du 08 Mars 2022, sur le thème : « La problématique de la dépigmentation au Burkina Faso : états des lieux et perspectives ». C’était l’occasion pour Dr Awa Traoré, dermatologue et conférencière du jour, de revenir sur l’ampleur de cette pratique qui nuit à la santé des populations, surtout des femmes.

A Bobo-Dioulasso, en espace de 9 ans le taux prévalence est passé de 50% à 67,28%

Dr Awa Traoré

En effet, selon une étude menée par l’OMS en 2008, 44,3% des femmes pratiquaient la dépigmentation au Burkina. « Entre 2017 et 2018, nous avons mené une étude dans les marchés de la ville de Ouagadougou, qui a montré que 17% des femmes s’adonnaient à cette pratique. A Bobo-Dioulasso, en l’espace de 9 ans le taux prévalence est passé de 50% à 67,28% », a laissé entendre Dr Traoré. Ainsi, plus de la moitié des femmes bobolaises ont déjà utilisé un produit dépigmentant.

Par ailleurs, elle a souligné que la pratique de la dépigmentation entraine des complications chez la femme, notamment l’infertilité, la malformation du fœtus, les troubles psychiques, les cancers cutanés, l’hypertension artérielle, l’obésité faciale et bien d’autres maladies.

C’est fort de ces conséquences négatives sur la santé que l’IASD entend étendre ses actions de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire.

Selon son coordonnateur national, Issaka Ouédraogo, cette conférence est « le point de départ de plusieurs actions de sensibilisation qui seront menées à l’endroit des élèves, des étudiants, des femmes des marchés et yaars ».

A noter que ce phénomène prend de l’ampleur aussi bien chez les hommes que les femmes.

Daouda Kiekieta (stagiaire)