Malgré les aléas liés à l’insécurité et à la pandémie du coronavirus, les activités du sport professionnel ont repris du poil de la bête durant l’année 2021. Les différents championnats ont pu être organisés sur le plan local. Des athlètes burkinabè ont également participé à des compétitions continentales et internationales. Nous essaierons de retracer ici quelques faits marquants de ces événements, à travers une rétrospective de l’actualité sportive de l’année 2021.
Le sport burkinabè a connu de nombreux succès durant l’année 2021. Les plus mémorables restent les performances de l’haltérophile Iron Biby et du triple-sauteur Hugues Fabrice Zango.
En effet, le 18 septembre dernier, Iron Biby écrivait l’histoire du Burkina en lettres d’or à Glasgow. Il (re)devenait l’homme le plus fort du monde en établissant le nouveau record du monde de soulever de bûches avec une charge de 229 kg. Iron a alors été accueilli triomphalement par les Burkinabè, tout comme Hugues Fabrice Zango.
Le triple-sauteur, lui, avait offert au Burkina sa première médaille olympique, en arrivant troisième au concours de triple-saut aux JO de Tokyo le 05 août. Le Burkinabè avait fait un bond de 17,47 mètres.
Hugues Fabrice Zango et Iron Biby ont ainsi placé le sport burkinabè dans une autre dimension courant 2021.
En football, les acteurs ont également su tirer leur épingle du jeu. Sur le terrain, les résultats, même mitigés, ont suscité l’espoir. Si les clubs locaux n’ont pas pu se qualifier pour les phases finales des compétitions africaines, l’équipe nationale s’en est bien sorti.
D’abord, les Etalons u20 ont fait sensation en février-mars à la Coupe d’Afrique de leur catégorie, en atteignant le dernier carré.
Ensuite, l’équipe fanion a pu se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Cameroun, après l’échec de 2019. Les Etalons ont même échoué de justesse à la qualification pour les barrages de la Coupe du monde 2022.
Placés dans le même groupe avec le champion d’Afrique en titre (l’Algérie), les Etalons ont fait bonne impression. Ils ont terminé deuxième de la poule, en étant invaincus.
Dans la foulée, plusieurs pépites ont su marqué de leur empreinte cette belle épopée des Etalons. Il s’agit, entre autres, du milieu de terrain Gustavo Sangaré (25 ans), qui est sans doute la révélation de cette année dans l’équipe des Etalons; Abdoul Fessal Tapsoba (20 ans), meilleur buteur des Etalons dans les éliminatoires de la Coupe du monde; Ismahila Ouédraogo dit N’golo Kanté (22 ans), milieu de terrain, qui a commencé à gravir les échelons.
Le nom du Burkina a également été porté sur l’échiquier européen, à travers les prestations de nos différents ambassadeurs. Franck Lassina Traoré du Shaktar Donetsk (Ukraine), Edmond Tapsoba du Bayer Leverkusen (Allemagne), Bertrand Traoré d’Aston Villa (Angleterre) et Hervé Koffi Kouakou de Charleroi (Belgique), ont fait des émules à certaines périodes de l’année.
Malheureusement certains de nos joueurs de la diaspora ont été victimes de blessures qui ont entravé leurs progressions. Alors que son équipe affrontait le Milan AC à la faveur de la deuxième journée de la Ligue des Champions européenne, le genou de Franck Lassina Traoré a lâché, après un rude contact avec Dumfries (joueur du Milan AC) à la 11e minute. L’étalon, qui avait pourtant bien débuté la saison avec le club ukrainien avec 9 buts inscrits en 13 matchs, manquera la CAN camerounaise. Il a été opéré sur le coup avec une indisponibilité d’au moins 6 mois. Le monde sportif burkinabè était été consterné, et la vague de soutien a déferlé sur les réseaux sociaux.
Si le football burkinabè a brillé sur le terrain, au niveau des instances dirigeantes, des incompréhensions subsistent. Après une année passée à la tête de la Fédération Burkinabè de Football (FBF), Lazare Banssé est confronté depuis le mois d’octobre à de nombreuses péripéties. Suite à la révocation de certains membres du Comité exécutif de la FBF, une tôlée de réactions contre M. Banssé est née. Les membres révoqués vont même déposé un recours en annulation de leur sanction. Ceci a valu une sortie de Lazare Banssé pour recadrer les choses le 28 octobre dernier. « La FBF vit ces moments avec sérénité, étant entendu que nous sommes dans un milieu de passions et même parfois d’excès. Même si les raisons qui peuvent justifier ces moments m’échappent, le phénomène ne me surprend pas, connaissant la logique qui anime certaines personnes évoluant dans notre football…Selon leur vision, chaque bureau fédéral doit s’apparenter à un clan et la personne identifiée comme ne faisant pas partie du clan en charge du pouvoir fédéral doit être ostracisée ou black listée », avait-il déclaré.
D’autres polémiques naîtront autour de la gestion du football burkinabè, dans le dernier trimestre de 2021. Il s’agit d’abord de la création d’une commission chargée de la mobilisation par la Fédération burkinabè de football, le 10 décembre. Ce qui a entraîné la colère de l’Union Nationale des Supporters des Étalons (UNSE), qui, dans un communiqué, a rejeté cette commission. Pour l’UNSE, cette structure est une manière de la déposséder de sa principale attribution régalienne qui est «de mobiliser les supporters en vue d’apporter le soutien aux Etalons dans toutes les disciplines».
Ensuite, un malentendu est né entre la fédération et son ancien président, le Colonel-major Sita Sangaré, qui représente le Burkina au comité exécutif de la CAF.
Des rumeurs faisant cas d’une supposée prise de position de Sita Sangaré en faveur d’un report de la CAN, ont inondé les réseaux sociaux. Dans cette affaire, la Fédération Burkinabè de Football s’est fendu d’un communiqué le 21 décembre, pour s’en démarquer. Le Colonel-major Sita Sangaré a alors déposé une plainte pour diffamation contre la FBF et son porte-parole, Antoine Bationo. Les deux protagonistes finiront par enterrer la hache de guerre, après la méditation du ministre des sports. La Fédération Burkinabè de Football a présenté ses excuses à travers un communiqué le 26 décembre. Sita Sangaré retirera également sa plainte, par la suite.
Malgré les énormes difficultés auxquelles le sport burkinabè a été confronté, notamment la crise sécuritaire qui continue d’assécher les différents canaux de financement, 2021 a été une année sportive bien remplie pour le pays des hommes intègres. Une année de victoires historiques et de promesses.