Retraite de Sami Rama : les raisons profondes de l’adieu

Sami Rama

Dans la soirée du dimanche 07 février 2021, dans un direct sur son compte Facebook, l’artiste-musicienne Sami Rama, à l’état civil Ramatou GOUMBANE, âgée de cinquante ans, a déclaré prendre  sa retraite. Le Kundé 2002 du meilleur artiste féminin a expliqué de long en large sa décision radicale de raccrocher le microphone.

Dans son message sur le réseau bleu, Sami Rama a d’abord remercié sa famille et ses fans de l’avoir accompagner tout au long de sa carrière.

L’artiste a déclaré, la gorge nouée d’émotions : « Chaque chose a son temps, dit-on. Ainsi, à cette étape de mon existence, il me plait de vous faire part de la raison de mon absence. C’est très important pour moi. Cela fait au moins six mois que je n’ai pas apparu sur scène. Mais à cette étape, je voudrais vous témoigner toute ma considération».

Dans un style philosophique, Sami Rama fait observer que les choses ne se passent pas comme l’homme l’a toujours souhaité, car la voie de Dieu n’est pas celle des humains. Du témoignage de la « princesse du Boulgou », au cours de sa vie, elle a été une fois gagnée par la déception. Une déception envers elle-même. En effet, entre les concerts, les studios, les cérémonies caritatives, les voyages et les projets, notre artiste regrette n’avoir pas  accordé suffisamment de temps à Celui qui l’a créée.  Elle vient en effet d’une famille musulmane très pieuse.

Quelle est donc la raison de la retraite de Sami Rama de la scène musicale ? Est-ce une raison religieuse? La foi aurait-elle pris le dessus sur la musique ? À écouter l’artiste, disons que les réponses à ces questions sont affirmatives. Les passages de son direct l’attestent : « J’ai   toujours rêvé de mener une certaine vie pieuse; j’en ai toujours rêvé, depuis ma tendre enfance. Je rends grâce à Dieu pour le chemin sur lequel Il me met. J’ai été interpellée par ce manquement, et ma conscience m’a grondée. Alors, j’ai décidé de réparer ce manquement qui me perturbait. J’ai pris la décision d’installer la régularité et, ensuite, j’ai fait des recherches, allant à la source, afin d’apprendre davantage sur Dieu et sur Sa parole, pour une meilleure et sincère pratique, car c’est très important…Pour être sincère avec Dieu, il faut aller vers Sa parole… » Sami Rama continue en témoignant qu’au cours de ses découvertes, elle a été fascinée par la force de la parole de Dieu. Elle avoue également qu’elle se sentait mal dans sa vie. Extrait : « Je me suis débarrassée de tout mon ego et j’ai déposé toute ma vie aux pieds de mon créateur, et je me suis mise dans une période de méditation, de lecture, de prière, de jeûne. Je me suis isolée afin de mieux discerner et comprendre des choses ». Et d’ajouter : « J’en suis sortie avec une nouvelle conception des choses et de nouvelles décisions pour le restant de vie que mon seigneur m’accordera ». Sami Rama  termine en demandant pardon à ses fans avec insistance, et en les rassurant qu’elle les retrouvera sur d’autres fronts.

D’ores et déjà, elle annonce la mise en ligne d’un site web et l’écriture d’un livre dédiés à sa riche et longue carrière musicale.

Souleymane ZOETGANDE

Encadré

Ce qu’il faut savoir de Sami Rama

Sami Rama est née à Abidjan, en République de Côte d’Ivoire, le 06 février 1971. Elle s’est mariée selon la foi musulmane le 04 janvier 2014 à Dassui, son village natal situé dans la commune rurale de Garango, avec Tarik GOLTZSCH, un consultant allemand. Après quoi, le couple a fait un mariage civil.

A son jeune âge, de retour au bercail, Sami Rama intègre les petits chanteurs aux poings levés, puis les Colombes de la Révolution. Dans ces sillages, elle rencontre son compagnon Abdoulaye CISSE, qui deviendra son Manager et son Directeur artistique.

En 1989, elle commence une carrière solo avec un tout premier album intitulé «Dounia », produit par Bazar Musique. Trois ans plus tard, elle rend hommage à sa mère décédée, avec le titre «N’ Maman» En 2001, Sami Rama s’intéresse aux défis auxquels l’Afrique fait face, avec son titre « Afriqui Bii ». Peu de temps après, elle est atteinte d’un mal de gorge. Elle ira se soigner en France, et c’est dans cette épreuve qu’elle compose le célèbre titre « Y croire », en 2005.  

Clip de la chanson « Y croire »

Sami Rama est membre-fondatrice de l’association « Dacouan-Han » qui vient en aide aux enfants démunis.

Notre artiste a été lauréate du Prix SNC en 1996, et a remporté Kundé de meilleur artiste féminin en 2002. Elle a également été Lauréate de la sélection nationale pour la Francophonie, à Madagascar en 1997.

S. Z.