Réformes administratives, prix des motos, tensions à l’UEMOA : la CNAVC donne de la voix

La Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne (CNAVC) a tenu ce samedi 19 juillet une conférence de presse au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) à Ouagadougou. Cette initiative visait à donner la position de la CNAVC sur des sujets d’actualité, notamment la réorganisation territoriale en cours, les récentes mesures économiques touchant le secteur de la vente de motos et les tensions au sein de l’UEMOA.

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En effet, le 2 juillet 2025, le gouvernement burkinabè a adopté un décret réorganisant le territoire national, portant le nombre de régions de 13 à 17, et celui des provinces de 45 à 47. Cette décision, motivée par des impératifs de sécurité nationale, vise à renforcer la présence de l’État dans les zones sensibles et à améliorer la gouvernance de proximité. Les nouvelles circonscriptions administratives portent désormais des toponymes endogènes, reflétant les réalités socioculturelles du pays.

La CNAVC à travers la voix de son responsable à la communication, M. Labidi NABA, a salué cette initiative, soulignant qu’elle s’inscrit dans le cadre de la politique de refondation de l’État engagée par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ. Elle a appelé les populations à accueillir ces réformes avec sérénité et à faire confiance aux autorités, qui œuvrent pour l’intérêt supérieur de la Nation.

Par ailleurs, la CNAVC a abordé la récente fermeture de certains magasins de vente de motos, une mesure prise par les autorités pour lutter contre les pratiques spéculatives et les abus dans la fixation des prix. Elle a exprimé son soutien à ces actions, estimant qu’elles répondent aux préoccupations des citoyens face à la flambée des prix.

Dans la continuité de sa déclaration, la Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne (CNAVC) a exprimé, avec gravité et détermination, son profond regret face à ce qu’elle qualifie de << tentative de défiance de l’autorité de l’État >> par certains commerçants impliqués dans la vente de motos. Cette défiance manifeste s’est traduite ces derniers jours par la fermeture de plusieurs magasins, suite à des pratiques de spéculation et de non-respect des règles en vigueur.

La CNAVC estime qu’un tel comportement de la part d’opérateurs économiques est non seulement regrettable mais révélateur d’un mépris manifeste envers les réalités du pays. << Certains commerçants ne pensent qu’à leurs intérêts égoïstes, oubliant les souffrances du peuple et les enjeux de la souveraineté économique >>, a déclaré le porte-parole de la Coordination.

C’est dans ce cadre qu’elle lance un appel solennel à tous les commerçants concernés, particulièrement ceux directement impliqués dans la flambée injustifiée des prix des engins à deux roues, à se conformer strictement aux réglementations en vigueur.

Elle exhorte ces acteurs économiques à adopter une posture de responsabilité citoyenne, fondée sur le respect des institutions et la solidarité nationale.

Loin des confrontations stériles et des polémiques inutiles, la CNAVC insiste sur l’importance de préserver l’unité nationale et de maintenir un climat de confiance et de cohésion. << Regardons ensemble dans la même direction : celle de la vérité, de l’intégrité et de l’intérêt supérieur de la Nation>>, conclut-elle.

Au plan international, dans la suite de sa déclaration, la Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne (CNAVC) a exprimé sa vive préoccupation concernant les tensions actuelles au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Elle dénonce une manœuvre politique orchestrée par le président ivoirien Alassane OUATTARA, avec le soutien présumé du président français Emmanuel MACRON, visant à empêcher le Burkina Faso d’assumer la présidence tournante de la Conférence des Chefs d’État, pourtant prévue par les textes de l’Union.

Selon la Coordination, cette obstruction constitue une violation des principes fondamentaux de l’UEMOA, notamment celui de la rotation équitable de la présidence entre les États membres. Elle estime que cette situation est le résultat d’une instrumentalisation de l’inexpérience politique du président sénégalais Bassirou Diomaye FAYE, utilisé pour bloquer l’accession légitime du Burkina Faso à cette fonction.

La CNAVC condamne également les propos discourtois et discriminatoires tenus par le ministre de l’Économie sénégalais à l’encontre des représentants de l’Alliance des États du Sahel (AES) lors de la dernière conférence de l’UEMOA à Lomé, qui ont conduit au départ des délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la salle.

Face à cette situation, la CNAVC appelle à un retour aux principes de respect mutuel, de coopération et de solidarité qui doivent guider les relations entre les États membres de l’UEMOA. Elle exhorte les dirigeants de l’Union à faire preuve de responsabilité et à œuvrer pour la préservation de l’unité et de la stabilité de la région.

La CNAVC appelle l’ensemble des pays membres à œuvrer avec responsabilité pour préserver l’unité et la crédibilité de l’Union, afin d’éviter qu’elle ne subisse le même sort d’affaiblissement que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La CNAVC dénonce toute tentative de manipulation politique ou institutionnelle visant à mettre de côté les textes communautaires au profit de décisions arbitraires et d’intérêts individuels.