RDC : l’UE appelle à une “plus grande fermeté” contre le pillage des ressources minières

L’Union européenne a salué, jeudi, l’amélioration de la gouvernance minière en République démocratique du Congo (RDC) où les autorités ont annoncé vouloir réévaluer tous les contrats miniers conclus essentiellement avec des firmes chinoises sous la présidence de Joseph Kabila.

Dans un communiqué conjoint rendu public à la fin du « Dialogue politique » entre Kinshasa et l’Union européenne (UE) pour les engagements mutuels sur la gouvernance politique, sécuritaire et Économique, dans le secteur de l’environnement, santé et éducation, l’UE a noté « l’amélioration de la gouvernance minière » dans le pays, au sous-sol riche, exploité par des multinationales étrangères.

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Dans la même déclaration, l’UE et Kinshasa ont insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts pour lutter contre le trafic illicite de minerais.

Ils ont également appelé à une « plus grande fermeté tant au niveau national qu’international à l’encontre des opérateurs et des particuliers impliqués dans les réseaux illégaux de pillages des ressources congolaises », souligne la déclaration.

Les autorités ont fermé six entreprises minières à capitaux chinois, accusées de ne pas respecter les normes congolaises dans le secteur minier et environnemental.

Il n’existe, à ce jour, aucune liste précise des sociétés minières à capitaux chinois présentes dans l’est de la RDC, a déploré le consortium des organisations de la société civile dans le secteur minier. Certaines sont enregistrées au cadastre avec des permis miniers, d’autres exploitent le minerai sans autorisation ou sur la base de contrats frauduleux contestés par les organisations de la société civile.

La grande majorité des productions minières en RDC n’est pas déclaré. La production artisanale est pointée dans le financement des groupes armés qui sévissent dans l’Est congolais. Le président Félix Tshisekedi au pouvoir depuis 2019 a appelé à revoir les contrats miniers dont celui de la Sicomines, la joint-venture sino-congolaise créée dans la foulée de l’accord de coopération conclu entre Kinshasa et des sociétés chinoises en 2008.

L’Etat congolais est réputé comme partie perdante dans ce contrat de 6 milliards de dollars de prêts, dont la moitié pour construire des infrastructures, en contrepartie de l’exploitation de matières premières.

L’UE et Kinshasa se sont engagés, selon la déclaration conjointe, à « poursuivre leurs échanges afin d’améliorer le climat des affaires en RDC et de permettre l’accroissement et la protection des investissements directs européens en RDC ».

L’UE insiste particulièrement sur une « meilleure gestion des finances publiques » alors que la RDC vient de réaliser un record historique de 3,3 milliards de dollars de réserve grâce à quelque 1,5 milliards des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI).

Agence Anadolu