RDC : les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en état de siège à compter du 06 mai (Présidence)

L’état de siège proclamé sur toute l’étendue des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo (RD() entrera en vigueur, jeudi 6 mai pour une durée de 30 jours, a annoncé le président congolais Félix Tshisekedi dans une ordonnance.

« Pendant l’état de siège, les gouvernements provinciaux de l’Ituri et du Nord-Kivu seront composés respectivement d’un gouverneur militaire et d’un vice-gouverneur de la police », précise l’ordonnance.

Ces autorités militaires « sont nommées et les cas échéant relevées de leurs fonctions par ordonnance du président de la République sur proposition du gouvernement, le Conseil supérieur de la défense entendu », poursuit le texte lu à la télévision nationale par le porte-à-porte du chef de l’État.

Par conséquent, « les gouvernements provinciaux et les Assemblées provinciales sont suspendues et leurs prérogatives sont transférées aux autorités militaires provinciales. Mais ils continuent à jouir de leurs avantages sociaux ».

Les militaires nommés vont désormais disposer « de l’administration publique de la province, de la Police nationale congolaise et de tous les services provinciaux ».

Dans ces deux provinces, ils auront le « pouvoir de faire des perquisitions de jour et de nuit dans les domiciles, éloigner les repris de justice et les individus qui n’ont pas leurs domiciles dans les lieux soumis à l’état de siège… interdire les publications et les réunions qu’elles jugent de nature à exciter ou à porter atteinte à l’ordre public », précise le même texte.

Leurs fonctions prennent fin à l’expiration de l’état de siège « sauf en cas de prorogation conformément à la constitution, mais il peut être mis fin à leurs fonctions par ordonnance du président de la République avant la fin de l’état de siège », précise la même source.

Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont durement frappées par la violence des groupes armés et les massacres de civils imputables aux forces démocratiques alliés (ADF), un groupe armé d’origine ougandaise.

Retranché dans le territoire de Beni depuis les années 90, il est le plus meurtrier des groupes armés qui sévissent dans l’Est congolais.

Lors d’une visite, mardi dernier à Paris, Tshisekedi avait demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, l’aide de la France pour « éradiquer » les ADF.

Agence Anadolu