RDC : les premières dames d’Afrique lancent une campagne pour faire avancer la cause des femmes

Les premières dames d’Afrique réunies à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) pour la célébration de 20 ans de leur organisation continentale ont adopté, samedi, leurs priorités pour les 20 prochaines années, par le lancement d’une campagne pour faire avancer la cause des femmes.

La conférence de l’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (Opdad) a réuni douze premières dames autour de leur consœur Denise Nyakeru Tshisekedi sous un chapiteau érigé dans la cour du palais du peuple, siège du parlement congolais.

L’absence de doyennes comme Antoinette Sassou Nguesso du Congo, Chantal Biya du Cameroun mais aussi Jeannette Kagame du Rwanda, était remarquable, lors de cette réunion.

« La campagne [We are Equal] porte sur la santé, l’éducation, l’autonomisation des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre », a déclaré Monica Geingos, première dame de la Namibie et présidente de l’Opdad.

« On estime qu’il faudrait 155 ans pour atteindre la parité femmes-hommes, mais nous ne disposons pas de ce temps. Le lancement de cette campagne a le potentiel de transformer notre continent, c’est un élan collectif en faveur du changement. Il est évident que le fait de combler ce fossé sera bénéfique pour tous : lorsque nous donnons du pouvoir aux femmes et aux filles, nous donnons du pouvoir aux familles, aux communautés et aux nations. Lorsque nous investissons dans la santé et l’éducation, nous libérons tout le potentiel de notre continent », a-t-elle ajouté.

« Lorsque nous éliminons les obstacles qui les retiennent, nous permettons à tous les Africains de prospérer. En tant que société, nous devons veiller à ce que tous nos citoyens, indépendamment de leur sexe et de leur âge, aient les mêmes chances de grandir, d’apprendre et de réussir », a-t-elle conclu.

La Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, a salué la campagne tout en affirmant que « tout au long de l’histoire », le viol lié aux conflits, est un crime de guerre, « qu’aucun dirigeant mondial n’a voulu combattre ».

Elle a déclaré avoir besoin de « voix puissantes comme les vôtres pour mettre un terme à ce crime odieux qui n’est pas un sous–produit inévitable de la guerre ni des dommages collatéraux mais évitables ».

La première dame du Burundi, Angeline Ndayishimiye a recommandé à ses consœurs de porter également la bataille « pour que les enfants scolarisés aient des repas chauds, sains et nutritifs, pour leur permettre d’avoir une meilleure santé physique et mentale ».

Créée au début des années 2000, l’Opdad était à l’origine une initiative contre le VIH/SIDA (Opdas) avec l’objectif d’être « une voix unie pour les citoyens africains les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants vivant avec et affectés par le VIH et le SIDA », se définit l’organisation sur son site internet.

Au fil des ans, elle a évolué pour devenir une institution avec un large éventail d’interventions en matière de santé.

Lors de la réunion de Kinshasa, samedi, le président congolais Félix Tshisekedi a énuméré quelques-unes des réalisations de l’organisation comme « la réduction du taux de mortalité néonatale infantile et maternelle, l’amélioration de la santé sexuelle reproductive des adolescents, l’égalité de sexes et l’autonomisation des femmes ».

Tshisekedi a indiqué que les premières dames vivent « parfois les décisions que nous (Chefs d’Etat) devons prendre, quelques fois elles les influencent ».

L’institution joue un rôle « très important » auprès notamment de l’Union africaine, selon le Président congolais dont l’épouse est la vice-présidente de l’Opdad.

Agence Anadolu