RDC : Les miliciens libèrent l’un des émissaires du Président pris en otage

Un des huit membres d’une délégation congolaise, otages depuis plus d’un mois en Ituri (nord-est de la RDC) d’un groupe armé avec lequel ils étaient venus négocier, a été libéré lundi.

Le professeur Jean-Baptiste Dhechuvi, parmi les accompagnateurs de trois ex-chefs de guerre et deux colonels, a été libéré après 35 jours de captivité “principalement pour raison de santé”, a annoncé dans un communiqué Pitchou Mbodina Iribi, porte-parole de la “Task force pour la paix, la réconciliation et la reconstruction de l’Ituri”.

Sur Twitter, Basa Zupta, un des chefs du groupe armé CODECO qui avait pris en otage les émissaires de Kinshasa, a déclaré que le mouvement a montré sa “bonne volonté” en libérant le professeur.

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Il a indiqué que cette libération est intervenue après un “premier geste fait par le gouvernement” qui a “libéré quelques-uns parmi les nôtres et des civils innocents assimilés aux éléments CODECO”.
La délégation, qui comprend notamment les anciens chefs de guerre Thomas Lubanga et Germain Katanga – jadis condamnés par la Cour pénale internationale – et Floribert Ndjabu, avait été dépêchée par le Président Félix Tshisekedi pour négocier un cessez-le-feu et la reddition des miliciens en Ituri.

Alors que les négociateurs étaient en pourparlers avec les miliciens CODECO, ces derniers les ont pris en otage, en reprochant à l’armée d’avoir bombardé la zone durant la réunion.

La milice a posé des conditions incluant l’arrêt des opérations et l’amnistie pour les miliciens pour la libération des otages.

Née dans la fièvre des tensions entre des ethnies en Ituri, vers 2017, la milice CODECO (Coopérative pour le développement du Congo), est accusée d’une salve de massacres dans la province de l’Ituri. Ses victimes se comptent chaque année par centaines, selon l’ONU, des milliers, d’après la société civile.

La milice est accusée de massacrer essentiellement des membres des communautés Hema et Alur, mais prétend défendre la communauté Lendu.

L’Ituri est placé sous état de siège depuis Mi – 2021 par le président Félix Tshisekedi pour tenter d’enrayer la violence des groupes armés. Cette mesure a consacré la gestion de la province , des territoires et son chef-lieu Bunia par des officiers supérieurs de l’armée et de la police. Elle n’a pas permis de réduire la violence dans la province.

Agence Anadolu