RDC : les entreprises chinoises accusées d’exploitation illicite des minerais dans l’Est (rapport parlementaire)

L’Assemblée provinciale de la province du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a accusé les entreprises chinoises d’exploiter illicitement les minerais de la région.

Le rapport présenté par une commission parlementaire spécialisée a noté que les entreprises chinoises sont coupables “d’exploitation illicite des minerais (Or et cassitérite) dans le territoire de Mwenga”.

Le rapport présenté vendredi à Bukavu souligne que non seulement aucune société chinoise ne dispose “d’un permis d’exploitation dans le territoire de Mwenga, mais aucune d’elles ne respecte les dispositions du code minier révisé ni le cahier des charges adopté avec les communautés locales”.

La commission parlementaire a constaté une “fraude dans l’exploitation” et la présence des militaires dans les sites miniers à Mwenga, pourtant interdite par les lois congolaises.

Les Chinois utilisent des produits chimiques dans l’exploitation, avec comme conséquence la “pollution” de plusieurs rivières, précise le rapport. Au total, six sociétés chinoises opèrent dans le territoire de Mwenga riche en Or et cassitérite.

Les entreprises citées exercent sous couvert des coopératives minières locales et ne tiennent pas compte des espaces réservés aux populations riveraines, indique le rapport.

Mi-août, le gouverneur du Sud – Kivu, Théo Ngwabidje avait suspendu ces sociétés dont BM Global Business, Congo Blueant Minerals, Orientale Ressource Congo, Yellow Water Ressource, New Continent Mineral et Groupe ressource. Le gouverneur reprochait à ces firmes de faire de l’extraction minière alors qu’elles ne possèdent que des permis d’exploration.

En réaction à cette décision, Pékin s’était désolidarisé de ces sociétés chinoises.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait indiqué que les autorités de Pékin ont ordonné aux six entreprises minières chinoises interdites d’activités par le gouverneur de la province du Sud-Kivu de plier bagage et de quitter les sites “dès que possible”.

Ce message officiel était accompagné d’une menace de sanctions après des enquêtes. La Chine est le plus grand exploitant des mines congolaises dont la plupart échappent au contrôle de l’Etat. Les mines essentiellement exploitées par des travailleurs clandestins échappent au circuit de traçabilité et sont souvent accusées de participer au financement des groupes armés.

Agence Anadolu